dimanche 30 octobre 2011

[revue de presse] - [114] - [17-30 octobre 2011]

 1 / UNE 12e VICTIME


KARACHI, LE 12e MORT ET LES DISQUETTES
Le Point, Hervé Gattegno / 28.10.2011
"Les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire, saisis du volet financier de l'enquête sur l'attentat de Karachi, ont confié à la police des investigations sur les circonstances ayant entouré la mort d'un militant associatif de Garges-lès-Gonesse, Akim Rouichi, en 1995. Selon des témoignages récemment recueillis par la Division nationale des investigations financières (DNIF), celui-ci aurait été chargé de missions d'espionnage et de surveillance sur des personnalités liées à la campagne présidentielle d'Édouard Balladur qui l'auraient notamment conduit à intercepter des conversations téléphoniquesLe jeune homme avait été découvert pendu quelques mois après l'élection, sans qu'aucune trace de ses enregistrements soit retrouvée auprès de lui. Les enquêteurs disposent d'une preuve que ces écoutes illicites ont bien existé. Il s'agit d'une note interne à l'état-major de campagne d'Édouard Balladur datée du 5 avril 1995 et adressée au directeur de campagne, Nicolas Bazire, qui rapporte la démarche effectuée par Akim Rouichi lorsque celui-ci s'était rendu au siège du candidat dans l'espoir de "vendre" ses enregistrements. Selon l'auteur de la note - intégralement publiée dans le numéro du Point à paraître jeudi 27 octobre -, l'homme disait avoir été recruté par des réseaux au service de Jacques Chirac et avoir surpris des conversations impliquant notamment François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres, ainsi que certains hauts fonctionnaires et industriels de l'armement. "Aucun souvenir" Interrogé par la police en qualité de témoin le 13 octobre dernier, le rédacteur du document, Jean-Charles Brisard, a confirmé la scène et relaté sa rencontre avec Akim Rouichi. Il a précisé que ce dernier lui avait fait écouter des extraits des écoutes téléphoniques qu'il avait réalisées, et qui portaient sur des contrats de ventes d'armes, dont le fameux contrat Agosta - l'accord prévoyant la fourniture de sous-marins au Pakistan en 1994 - qui est aujourd'hui au coeur de l'enquête des juges. Sollicité par Le Point, Nicolas Bazire a répondu - via son avocat Me Jean-Yves Liénard - qu'il n'avait "aucun souvenir" de cet épisode. L'un des frères d'Akim Rouichi confirme avoir, lui aussi, entendu plusieurs conversations interceptées, dont l'une entre Charles Pasqua et François Léotard - alors tous deux ministres du gouvernement Balladur - relative à une livraison de missiles. "Il était question de commissions", croit-il se souvenir. Lui aussi a récemment été interrogé par la DNIF. 
La note adressée à Nicolas Bazire désigne par ailleurs les commanditaires pour lesquels Akim Rouichi disait avoir effectué ses missions clandestines : deux hauts policiers à la réputation sulfureuse, le contrôleur général Jacques Delebois et le commissaire Patrick Rougelet. Ces deux hommes avaient déjà été soupçonnés, en 1996, de mener des enquêtes parallèles en usant des moyens de leurs services respectifs. Ancien de la DST, Delebois a été impliqué dans l'affaire des micros du Canard enchaîné, en 1973, puis dans celle du "vrai-faux passeport" de l'affaire Carrefour du développement, un scandale politico-financier qui avait marqué le premier septennat de François Mitterrand. Rougelet, lui, appartenait aux RG ; il a été révoqué en 1998. Le Point n'a pas réussi à entrer en relation avec le premier. Le second nous a affirmé n'avoir "jamais rencontré M. Rouichi" ni "traité d'informateurs sans rendre compte" à sa hiérarchie. La famille d'Akim Rouichi a toujours contesté la thèse du suicide, retenue par la justice après sa mort. En 1998, une plainte contre X pour "assassinat" s'était soldée par un non-lieu, les expertises médicales ayant infirmé l'hypothèse d'une intervention extérieure. L'existence des enregistrements avait été évoquée durant l'enquête, mais cette piste n'a jamais été suivie. Ni l'ordinateur ni les disquettes informatiques qui contenaient les mystérieuses écoutes n'ont jamais été retrouvés."

Extrait de l'interview avec François Rouichi (Mediapart):


Autres articles :
- KARACHI, UN FANTÔME AUX PORTES DE L’ÉLYSÉE, Médiapart (payant) 30.10.2011
AFFAIRE KARACHI ; NOUVELLE RECHERCHE SUR UN MILITANT ASSOCIATIF RETROVUE PENDULe Post.fr  28.10.2011
LES ENQUÊTEURS A LA RECHERCHE D'ENREGISTREMENTS, Libération


2 / LA BANDE A BALLADUR



THERRY GAUBERT SOUPÇONNÉ DE SUBORDINATION DE TÉMOIN
Liberation, Sonya Faure / 19.10.2011
"Le parquet de Paris a délivré un réquisitoire supplétif pour subornation de témoin à l'encontre de Thierry Gaubert. Ami et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly et au ministère du Budget, Thierry Gaubert est soupçonné par les magistrats d'avoir fait pression sur sa femme, Hélène de Yougoslavie, afin d'orienter son témoignage devant les policiers qui enquêtent sur le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, en 1995. Début septembre, lors de son audition par les policiers, Hélène de Yougoslavie, séparée depuis cinq ans de son mari, a en effet remis aux policiers une clé USB où sont enregistrées les menaces de son mari. Gaubert l'aurait notamment sommée d'assumer la création d'un compte bancaire aux Bahamas ouvert sous le nom de l'épouse, d'affirmer que l'argent d'un compte en Suisse venait de sa grand-mère ou de minimiser l'importance de la maison du couple en Colombie, comme l'avaient révélé des PV publiés par Mediapart. «Il n'y a pas de menace [envers sa femme, ndlr]», s'était défendu Thierry Gaubert lors de sa garde à vue. Qui parlait de «discussion», et concèdait «des propos échangés avec énervement». Ce n'est visiblement pas l'avis du parquet, qui a donc lancé une enquête supplémentaire sur cet aspect du dossier. Hélène de Yougoslavie s'est constituée partie civile. Thierry Gaubert est mis en examen, depuis le 23 septembre, pour «recel d'abus de biens sociaux» dans l'enquête sur les contrats d'armement passés par la France avec le Pakistan et l'Arabie Saoudite ayant potentiellement financé la campagne présidentielle de Balladur en 1995." 
lien direct: http://www.liberation.fr/politiques/01012366613-affaire-karachi-thierry-gaubert-soupconne-de-subornation-de-temoin 

 Autre article :
L'ANCIEN DIR CAB DE BALLADUR CONVOQUE, JDD



AFFAIRE KARACHI : NICOLAS SARKOZY DEFEND SON "AMI' NICOLAS BAZIRE
Le Monde/  27.10.2011
"..."N'avez-vous rien su d'un financement illégal ?" l'interroge le journaliste Yves Calvi. "Ça fait bientôt 17 ans. Est-ce que vous imaginez que s'il y avait quoi que ce soit à reprocher à M. Balladur, on ne l'aurait pas trouvé ?" a relevé le chef de l'Etat. "Je trouve particulièrement odieux qu'on utilise la douleur de familles [des victimes de l'attentat de Karachi en 2002] au service d'intérêts politiciens, de magouilles et, pour tout dire, dans la volonté de salir les gens", a déploré M. Sarkozy. A la question visant à savoir s'il se sentait "visé" par ces affaires, il a ironisé : "Pas du tout ! Pourquoi ?" avant d’égrener les affaires récentes où son nom a été cité (Clearstream, Bettencourt, Karachi) comme autant de tentatives pour le déstabiliser. "Vous savez, un président doit rendre des comptes, la transparence je suis d'accord, la calomnie, non !" a ajouté le président de la République.
"Deux de vos proches sont néanmoins mis en examen, Nicolas Bazire et Thierry Gaubert…", relance Yves Calvi. "Nicolas Bazire a été votre témoin de mariage. Il ne vous a jamais parlé de financements inquiétants dans la campagne d'Edouard Balladur ?" demande le journaliste. "Nicolas Bazire est quelqu'un que j'aime beaucoup et qui est mon ami. Et maintenant, vous inventez la présomption de culpabilité ? Il a été directeur de cabinet de M. Balladur, ce qui n'est pas infamant à ma connaissance ? Il a toute ma confiance et toute mon amitié", a déclaré M. Sarkozy, convaincu que M. Bazire, mis en examen, est un "homme profondément honnête". "Il ne sortira rien de cela et tout le monde le sait", a conclu le président. ..." 


AFFAIRE KARACHI : LES FAMILLES DE VICTIMES DENONCENT UNE "CONSIGNE" DE SARKOZY AU PARQUET
20 Minutes / 27.10.2011
"Le collectif des familles des victimes de l'attentat de Karachi a dénoncé vendredi après l'intervention de Nicolas Sarkozy sur l'enquête de Karachi «la consigne claire envoyée au Parquet» par le chef de l'Etat. «Nous prenons bonne note de la consigne claire envoyée au Parquet» par le chef de l'Etat qui a affirmé, alors que l'enquête est en cours, qu'il «ne sortira rien» de la mise en cause de Nicolas Bazire.  Les familles des victimes de l'attentat, qui a fait 15 morts le 8 mai 2002 à Karachi, dont 11 salariés de la Direction des Construction Navales (DCN), «déplorent, une fois de plus, le mépris sans limite du chef de l'Etat non seulement à (leur) égard, mais aussi à l'égard du travail des juges d'instruction», écrivent-elles dans un communiqué. «Comment peut-il ainsi évoquer "la douleur des familles", lui qui n'a finalement pas été capable de tenir une promesse aussi simple que celle de nous recevoir une fois par an?», interroge le collectif. «Comment peut-il évoquer la "douleur des familles" alors même qu'un de ses conseillers nous a un jour rétorqué "Monsieur le Président en a assez qu'on l'importune avec des bobos personnels"?» poursuit-il. «Nous ne souhaitons entrer dans cette polémique politicienne orchestrée par Nicolas Sarkozy et lui faisons simplement remarquer que les juges d'instruction en charge des différents volets de cette affaire font un travail remarquable», conclut le collectif...." 
lien directhttp://www.20minutes.fr/ledirect/814516/karachi-familles-victimes-denoncent-consigne-sarkozy-parquet


LE JUGE VAN RUYMBECKE ENQUETE SUR LES MAISONS NORMANDES DE BALLADUR
L'Express, Jean-Marie Pontaut / 26.10.2011
"...Le magistrat, qui devrait convoquer prochainement l'ancien Premier ministre afin de lui demander des explications concernant l'arrivée de très grosses sommes en liquide sur ses comptes de la campagne présidentielle de 1995, pourrait aborder un sujet plus personnel: ses maisons normandes. Selon nos informations, le juge et la police enquêtent sur la façon dont Edouard Balladur a acquis une demeure à Tourgéville (Calvados), un an après son échec à l'élection de 1995. A y regarder de plus près, c'est en réalité son épouse, Marie-Josèphe, qui a acheté cette propriété, le 13 juin 1996. Il est vrai que l'endroit a beaucoup d'allure: nous sommes ici dans le secteur le plus chic de la côte, au mont Canisy, dans les environs de Deauville. La maison, avec vue sur mer, comprend 13 pièces, dont 5 chambres, ainsi qu'une salle de projection, 4 salles de bains, un tennis et une piscine carrelée en mosaïque. Cette belle normande, avec sa façade à colombage et ses airs de manoir, représente le comble du sélect dans la région. Depuis le petit chemin boisé qui plonge vers l'hippodrome local, on la devine à peine, cachée dans la verdure. En 1996, Marie-Josèphe Delacour, épouse Balladur, débourse donc 7,3 millions de francs, soit un peu plus de 1 million d'euros. L'achat, conclu devant deux notaires parisiens, est réglé comptant, sans recourir à un prêt, ce qui est parfaitement légal. Un homme dit avoir permis le rapprochement entre les vendeurs et le couple Balladur: Thierry Gaubert, alors collaborateur de l'ex-Premier ministre, aujourd'hui mis en examen dans le volet rétrocommissions du dossier. Un autre point ne manque pas de surprendre dans cette opération immobilière: à la même époque, le couple Balladur et ses quatre fils disposent déjà d'une autre résidence pour passer leurs vacances en Normandie! Marie-Josèphe Balladur possède en effet, toujours sous son nom de jeune fille Delacour, une deuxième villa, au coeur de Deauville...."
suite de l'articlehttp://www.lexpress.fr/actualite/politique/affaire-karachi-le-juge-van-ruymbeke-enquete-sur-les-maisons-normandes-de-balladur_1044341.html


4 / PLAINTE ET DECLASSIFICATIONS

LES SURVIVANTS DE L'ATTENTAT DE KARACHI PORTENT PLAINTE CONTRE LEUR EMPLOYEUR
Le Monde / 18.10.2011
"Selon Europe 1, les blessés de l'attentat de Karachi ont décidé de porter plainte contre leur employeur, la Direction des constructions navales (DCN) pour "coups et blessures entraînant une interruption de travail de plus de trois mois". "L'objectif de cette plainte est de dénoncer les différents manquements à la sécurité qui ont facilité l'attentat", a expliqué à Europe 1 leur avocat, Me Thibault de Montbrial. Selon eux, la DCN connaissait le danger de la mission et a été incapable d'assurer la sécurité de ses employés. Principale cible de la plainte, selon Le Parisien, le responsable de la sécurité des employés à Karachi, Gérard Clermont. L'homme n'aurait pas respecté les consignes de base, comme varier les horaires et les trajets, en dépit des menaces d'attentat avérées. Les survivants espèrent que leur plainte sera versée au dossier du juge d'instruction Marc Trévidic, qui enquête sur les origines de l'attentat qui a causé la mort de onze employés français, le 8 mai 2002. "
Lien : http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/10/17/les-survivants-de-l-attentat-de-karachi-portent-plainte-contre-leur-employeur_1588779_3224.html 

Autre article :
- LES BLESSES DE KARACHI PORTENT PLAINTE CONTRE DCN, L'Usine Nouvelle



KARACHI : VERS DE NOUVELLES DECLASSIFICATIONS?
Le Figaro / 29.10.2011
"La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis deux avis favorables et un avis défavorable à la déclassification de documents secret-défense réclamée par des juges dans le volet financier du dossier sur l'attentat de Karachi. Ces trois avis ont été rendus par la CCSDN lors de sa dernière réunion, le 13 octobre, et sont publiés aujourd'hui au Journal officiel. Ils portent à dix-sept le nombre des avis publiés par cette commission administrative indépendante dans ce dossier complexe. Ces trois nouveaux avis concernent l'enquête des juges Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke sur des contrats d'armements, liés notamment à l'attentat de Karachi du 8 mai 2002 (11 Français tués). Dans ce volet, Ziad Takieddine, intermédiaire de ces contrats d'armement conclus en 1994, a été mis en examen le 14 septembre par le juge van Ruymbeke pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Il revient maintenant aux membres du gouvernement concernés de suivre ou non ces avis. Les quelque 180 avis rendus par la CCSDN depuis sa création ont été suivis dans leur quasi totalité par les ministres concernés. Les trois derniers avis favorables à une déclassification de documents secret-défense, rendus il y a un mois par la CCSDN, avaient été suivis par les ministres et les documents "confidentiel défense" ou "secret défense" déclassifiés."
lien direct: http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/10/28/97001-20111028FILWWW00352-karachi-nouvelles-declassifications.php

Autre article :
- KARACHI, LES AVOCATS DEMANDENT AUX SAGES DE CENSURER LE SECRET DEFENSE, AFP
- FILLON AUTORISE LA DECLASSIFICATION DE DOCUMENT SECRET-DEFENSE, Le Monde 29.10.2011


BONUS

EXCLUSIF : FRANCOIS LEOTARD SORT DE SON SILENCE
Nice Matin / 15.10.2011
"...L'ancien ministre de la Défense et président de l'UDF livre sa vérité sur l'affaire Karachi, les porteurs de valises, Takieddine et Balladur. Une interview à découvrir dans les éditions de samedi des titres du Groupe Nice-Matin. Karachi : "Je n'ai jamais touché d'argent". "Les valises, c'est une image d'Epinal", explique François Léotard, assurant qu'il ne "sait rien" sur les rétrocommissions. Takieddine : "On ne me l'a pas imposé". A l'époque de la signature du contrat, "on ne pouvait pas vendre un boulon sans intermédiaire". Connaissez-vous la vérité sur l'affaire Karachi ? "Je connais des choses que je ne vous dirai pas. Pas sur les rétrocommissions car là franchement je n’en sais rien. Mais sur le contrat et les aspects liés au terrorisme j’ai des choses à dire. J’ai été entendu par le juge Trévidic et cela s’est très bien passé. Nous avions la même thèse : c’est l’interruption des commissions qui a causé l’attentat. Il faut également explorer la piste des sous-marins : on ne devait pas en vendre à l’Inde et le gouvernement d’après en a livré des meilleurs. Les services secrets pakistanais pourraient avoir décidé de l’attentat pour cette raison.
lien direct: http://www.nicematin.com/article/derniere-minute/exclusif-francois-leotard-sort-de-son-silence

TOUS LES ARTICLES D'OCTOBRE 2011:
Octobre 2011 dans 2011 / Karachi Gate /  (sebmusset)

dimanche 16 octobre 2011

[revue de presse] - [113] - [10-16 octobre 2011]

COMPLEMENT D’ENQUÊTE "LA RÉPUBLIQUE DES MALLETTES"
FRANCE 2 10/10/2011
Un seul reportage à voir ce mois-ci :


1. LE FEUILLETON KARACHI RETOMBE A NOUVEAU, 
GUÉANT REBALANCE UNE PELLETÉE POUR ÉTOUFFER L'AFFAIRE

GUEANT RELANCE LA PISTE ISLAMIQUE
Le Point, 10/10/2011
"Le ministre de l'Intérieur a relancé dimanche la piste islamiste pour l'attentat de Karachi en 2002, bien que la justice penche dorénavant pour une attaque perpétrée en représailles au blocage par la France de commissions sur un contrat d'armement avec le Pakistan. "Pour le ministère de l'Intérieur, la piste privilégiée a toujours été la piste islamiste", a déclaré Claude Guéant au Forum Radio J, qui l'interrogeait sur les causes de l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi (sud du Pakistan) dans lequel 15 personnes avaient trouvé la mort, dont 11 Français de la Direction des constructions navales (DCN). [...]  "Claude Guéant se prend pour un juge d'instruction ! Il dit cela sans doute pour protéger (l'ex-juge Bruguière)", a réagi Me Olivier Morice, avocat des familles des victimes. Celles-ci ont déposé une plainte en juin contre Jean-Louis Bruguière pour "faux témoignage" et "entrave à la justice". Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. L'ancien juge avait été interrogé en mai par son successeur Marc Trévidic sur l'absence dans le dossier d'un rapport d'autopsie du supposé poseur de bombe, réalisé par des médecins légistes français juste après l'attentat. ..."
suite de l'article : http://www.lepoint.fr/societe/attentat-de-karachi-claude-gueant-relance-la-piste-islamiste-10-10-2011-1382680_23.php


2. TAKIEDDINE DE NOUVEAU ENTENDU PAR LA JUSTICE

20 Minutes 14/10/2011
"Se défendre à tout prix: Ziad Takieddine, mis en examen le 14 septembre dans le dossier judiciaire mêlant ventes d'armes au Pakistan et à l'Arabie saoudite et soupçons de financement occulte de la campagne balladurienne pour l'élection présidentielle de 1995, s’est ouvert à Lexpress.fr ce vendredi. Dans cet entretien, l’homme d’affaires sulfureux raconte son audition, le 5 octobre dernier, par le juge Van Ruymbeke, à propos de l'affaire Karachi: «Je lui ai répété que je n’avais jamais porté de valises bourrées de billets pour qui que ce soit! Le juge sait que je n'ai rien à voir avec la société Mercor [qui aurait touché une partie des commissions liées à la vente de trois sous-marins au Pakistan en 1994]. J'accuse les responsables de la Direction des constructions navales [DCN] d'avoir falsifié le document que j'ai soi-disant signé». «Pas d’intervention spécifique» dans un contrat de vente d’armes Affirmant avoir «déposé une plainte pour faux il y a plusieurs mois» pour cette supposée falsification, il ajoute qu’«une expertise graphologique, en cours, pourra le prouver». L’homme affirme en outre ne pas croire «à la thèse des rétrocommissions, et surtout pas ce que leur suspension aurait provoqué», c’est-à-dire à l’attentat de Karachi, le 8 mai 2002, causant la mort de onze employés de la DCN. Concernant le contrat Sawari II, portant sur la vente de frégates à l'Arabie saoudite en 1994, Ziad Takieddine explique n’être pas «intervenu spécifiquement dans le contrat» mais explique que des commissions «ont bien été payées par les Saoudiens à la Sofresa [la société qui supervisait les ventes d'armes de l'Etat français]». Répondant aux accusations de l'épouse de Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, qui affirme que l’homme d’affaires a rapporté des sacoches d'argent de Suisse pour les livrer à Nicolas Bazire, directeur de campagne d'Edouard Balladur en 1995, Ziad Takieddine répond: «Hélène Gaubert est une femme fragile, que mon ex-épouse a manipulée. N'a-t-elle pas dit qu'elle voulait juste embêter son mari?» Rappel de son action pour l’Etat Sur ces relations avec Nicolas Bazire, un proche du président de la République, Ziad Takieddine affirme qu’il l’a «vu quatre ou cinq fois, avant et pendant la visite d'Edouard Balladur en Arabie saoudite, en janvier 1994. D'ailleurs, à la suite de ce voyage au cours duquel le Premier ministre a été déçu de ne pas signer le contrat Sawari, Bazire a refusé de me prendre au téléphone pendant sept mois...» Quant à la réaction du ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, qui a pris ses distances avec lui, l’homme d’affaires s’interroge: «Claude Guéant serait-il lui aussi frappé d'anosognosie? Mon rôle a été bien réel dans la libération des infirmières bulgares, dans le rapprochement franco-libyen, dans le contrat Miksa de surveillance des frontières de l'Arabie saoudite ou en Syrie. Je suis triste quand il parle de ‘délire’, humainement, ça me touche. Mais je sais ce que j'ai fait».
lien direct : http://www.20minutes.fr/article/806230/affaire-karachi-ziad-takieddine-defend-davoir-porte-valises-bourrees-billets


FRANCE 2 : ZIAD TAKIEDDINE : "L'HOMME QUI EN SAIT TROP ?"
France 2, 5 octobre 2011



COLOMBIE : LE PALAIS DE THIERRY GAUBERT, DERNIER REBONDISSEMENT DE l'AFFAIRE KARACHI ?
Courrier International
"A des milliers de kilomètres de Paris, dans le paisible village touristique d'El Nilo, à deux heures de voiture de Bogotá, la capitale colombienne, une somptueuse villa située dans la propriété El Palmar se retrouve au cœur de l'affaire Karachi, ce scandale de corruption, d'attentat et de dessous-de-table qui tient la France en émoi. La villa Cactus aurait coûté 600 000 euros, soit près d'un million de dollars et son propriétaire, Thierry Gaubert, en aurait fait l'acquisition à la fin des années 1990 pour y établir sa résidence secondaire à travers une société, baptisée elle aussi Cactus, au Bahamas. Cet intime du Président Sarkozy depuis le début de sa carrière était à l'époque marié à la Princesse Hélène de Yougoslavie, celle qui aujourd'hui raconte une partie de ses secrets à la police. 
El Palmar est une propriété qui compte seulement deux maisons. L'autre appartient à un ami de Thierry Gaubert, Jean-Philippe Couzi, ancien époux d'Astrid Betancourt, la sœur d'Ingrid Betancourt et amie de la Princesse Hélène. [...]  C'est le genre d'investissement typique des Français fortunés sous les tropiques. L'arrivée de la princesse avec son escorte de cinq voitures, dont une de l'ambassade française, de son mari et de leurs trois enfants ainsi que des dizaines de valises faisait sensation dans le village. Selon les témoignages obtenus par Semana à Nilo, le couple avait l'habitude d'y venir deux fois par an, en général à Pâques et en décembre. Ils y vivaient dans un faste luxueux. Ils avaient 7 employés à demeure toute l'année, payés chacun entre 600 000 et un million de pesos par mois [entre 220 et 380 euros], et lors de leurs séjours, ils n'hésitaient pas à en recruter d'autres. [...]. Comme l'a révélé l'hebdomadaire Le Nouvel Observateur, les enquêteurs français ont désormais dans leur ligne de mire la villa colombienne, son propriétaire et sa princesse. Ce qu'ils ont découvert met Thierry Gaubert en sérieuse difficulté et son ex-épouse a donné des informations savoureuses à la police française. Un achat de trois sous-marins, un mystérieux intermédiaire franco-libanais, des valises remplies d'euros provenant de commissions illégales transportées par Gaubert de Suisse en France, une décennie d'intrigues politiques françaises sordides, un président, une princesse, une épouse offensée balançant tout à la police, des dizaines de millions d'euros, un attentat qui coûta la vie à 14 personnes, dont 11 Français à Karachi, la capitale du Pakistan et une propriété à El Nilo, Colombie, composent cette sorte de télénovela internationale, dont la "connexion colombienne" constitue un nouveau rebondissement."
lien direct : http://www.courrierinternational.com/article/2011/10/10/le-palais-de-thierry-gaubert-dernier-rebondissement-de-l-affaire-karachi

Autres articles :
AFFAIRE TAKIEDDINE, LES CURIEUX OUBLIS DE JEAN-FRANCOIS COPE, Mediapart (payant)
TAKIEDDINE DE NOUVEAU ENTENDU PAR LA JUSTICE, Le Monde



BONUS VIDEO : KARACHI ET LA BANDE UMP
MONTAGE VIDEO 30.00


REPORTAGES / CHRONIQUES SUR KARACHIGATE 2011

dimanche 9 octobre 2011

[revue de presse] - [112] - [2-9 octobre 2011]

André Sillam, Blog Nouvel Obs
Cette fin de semaine a vu un bras de fer, au micro d'Europe1,à un jour d'intervalle, entre Dominique de Villepin (Secrétaire Général de l'Elysée, jusqu'en mai 2002) et Ziad Takieddine (homme d'affaires franco-libanais), à propos du versement de rétro-commissions en 1995 dans le cadre de la campagne d'Edouard Balladur et du lien éventuel entre l'arrêt de leur versement et l'attentat de Karachi du 8 mai 2002.

1. Jeudi 6 octobre 2011, l'homme d'affaires Ziad Takieddine dénonçait un complot contre Nicolas Sarkozy et mettait en cause Dominique de Villepin : 1.1 "Je suis le premier qui va dénoncer ce complot et le prouver point par point à l’opinion française", a annoncé Ziad Takieddine. "C’est un complot contre le président de la République, avec les mêmes acteurs que l’affaire Clearstream. Sauf que cette fois ils vont devoir répondre d’actes criminels", a prévenu l’homme d’affaires libanais, avant de se montrer plus précis. "Celui qui doit répondre de ses actes sur l’ensemble du dossier, de 1996 à aujourd’hui, s’appelle Dominique de Villepin". 

[...]

2. vendredi 7 octobre 2011, toujours sur Europe1, 2.1 l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin : - a demandé à l'homme d'affaires Ziad Takieddine d'apporter des preuves à la justice dans le volet financier de l'affaire Karachi : "Il a des preuves ? Qu’il les apporte à la justice. C’est à la justice d’apprécier des choses". - a tenu à préciser que Jacques Chirac a ordonné la fin du versement des commissions dans le contrat de vente de sous-marins au Pakistan sans rien connaître d'éventuelles rétro-commissions en faveur de la campagne électorale d'Edouard Balladur. 


[...] L'homme d'affaires, Ziad Takieddine, détient-il, effectivement, des preuves de ce qu'il avance [...]  Pourquoi ne pas avoir fourni ces preuves, relatives aux rétro-commissions, au juge Van Ruymbeke, mercredi 5 octobre 2011, veille de son interview à Europe1 ? - Réserve-t-il ses révélations et ses preuves au juge Marc Trévidic chargé du volet terroriste de l'affaire de Karachi (le juge Van Ruymbeke ayant instruit l'affaire Clearstream) ?

Autres articles :
- TAKIEDDINE : UNE CLE USB PIEGE HORTEFEUX, Mediapart (article payant)


TF1News
[...] L'audition de l'ancien Premier ministre est "sérieusement envisagée", selon une source policière, mais aucune date n'a encore été fixée. Dans un autre volet de l'affaire, Ziad Takieddine a été mis en examen pour faux témoignage à un juge. Des développements sont également attendus en ce mois d'octobre dans une "affaire dans l'affaire": l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour violation de secret professionnel et recel après la divulgation de conversations téléphoniques entre Thierry Gaubert et l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux. Ce dernier s'est expliqué vendredi pendant près de trois heures devant les agents de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ). lien direct :http://lci.tf1.fr/france/justice/karachi-retour-chez-le-juge-pour-takieddine-6743217.html


Marianne 2, Frédéric Ploquin
Dans l’enquête sur l’attentat de Karachi, qui a causé la mort de 11 ingénieurs de la Direction des chantiers navals en 2002, il y a deux temps : avant et après 2007. Avant, c’est le célèbre juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière qui mène l’instruction. 

 A son départ à la retraite, et alors qu’il entend se présenter aux législatives sous l’étiquette UMP, le juge Jean-Marc Trévidic prend le relai. Son approche du dossier change radicalement. Largement inspiré par les notes de la DST, comme on appelle alors le contre-espionnage français, le juge Bruguière ne voit qu’une hypothèse possible : celle d’un attentat commandité contre la France par l’organisation chapeauté par Ben Laden : Al Qaeda. Son successeur, sollicité par les familles des victimes et leur avocat, Olivier Morice, ouvre la porte vers une autre hypothèse, celle d’une vengeance après l’arrêt du paiement des commissions liées à la ventre de sous-marins français au Pakistan. Le juge Trévidic met ainsi à jour plusieurs éléments troublants concernant la gestion de l’instruction. Notamment celui-ci : l’évaporation du rapport de deux légistes français chargés d’autopsier les restes de celui qui a été, un peu vite peut-être, présenté comme le kamikaze. Lors de son audition, le 16 mai dernier, le juge Bruguière est formel : on ne lui a jamais remis ce rapport. Une note déclassifiée de la DST, datée du 13 juillet 2002, stipule pourtant que les experts français « ont récemment rendu leur rapports de mission aux magistrats ». Une autre pièce, plus gênante encore, vient d’être versée au dossier : une demande de commission rogatoire internationale adressée par la DST au juge Bruguière, faisant clairement référence aux expertises. Le juge a-t-il orienté l’enquête pour plaire à la fois au camp Chirac, qui dirige désormais le pays, et au camp Balladur, soupçonné d’avoir détourné une partie des commissions pour financer la campagne présidentielle de 1995 ? Enquête complète à paraître dans Marianne demain.



RÉACTIONS POLITIQUES

Europe1
Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts à la présidentielle, a évoqué dimanche un possible lien entre le supposé financement occulte de la campagne d'Edouard Balladur en 1995 et la mort de 11 Français dans l'attentat de Karachi en 2002. Interrogée sur l'affaire Karachi lors de l'émission "Radio France politique", l'ex-magistrate a déclaré : "C'est un dossier dans lequel il n'y a pas que de la corruption, il y a eu des morts, et des morts sans doute comme conséquence d'un conflit entre les deux droites en France". L'eurodéputée EELV a estimé qu'"on insulte la mémoire des victimes en ne permettant pas la vérité de se faire jour en levant le secret militaire".


Le point
"L'ONG Avaaz et le collectif Sauvons les riches ont rendu publique mercredi une pétition comportant plus de 100 000 signatures et appelant le président Sarkozy à déclassifier immédiatement tous les documents sur l'affaire Karachi. "La pétition Avaaz a recueilli plus de 100 000 signatures en moins d'une semaine, 110 000 à l'heure actuelle. Les chiffres ne cessent d'augmenter, ce qui montre vraiment un appel des citoyens à la levée du secret-défense" dans cette enquête sur un présumé financement politique occulte, a estimé Benjamin Desgachons, membre d'Avaaz. "On demande simplement, comme l'ensemble des citoyens, la levée du secret-défense sur l'affaire Karachi, et encore plus la transparence sur l'ensemble du financement de la vie politique française", a renchéri un manifestant à son côté. De nombreux documents portant sur cette affaire de vente d'armes au Pakistan sont classés secret-défense, empêchant les enquêteurs d'y avoir accès. Une quinzaine de personnes s'étaient rassemblées près du palais de l'Élysée, siège de la présidence, vers 9 heures mercredi, jour du conseil des ministres. 


PS

dimanche 2 octobre 2011

[revue de presse] - [111] - [27-30 septembre 2011]

1. HORTEFEUX, AUDITION ET INTUITION


LES FAMILLES DE L'ATTENTAT DE KARACHI PORTENT PLAINTE CONTRE BRICE HORTEFEUX
Le Point 28/09
JM Décugis, M.Delattre, C.Labbé
"C'est une première dans l'histoire de la République. Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur actuellement en poste au Château, est accusé de "subornation de témoin" et "d'entrave à la manifestation de la vérité". Les conseillers du président de la République sont eux aussi dans la tourmente, assignés pour "violation du secret de l'enquête, recel et complicité". Comme le révèle Le Point.fr, Me Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, a porté plainte le 26 septembre auprès du procureur de la République de Paris pour ces différents motifs. Rappel des faits. Le 14 septembre, Brice Hortefeux appelle son ami de 30 ans, Thierry Gaubert, pour l'avertir : "Hélène (sa femme, NDLR) balance beaucoup. Mais ça m'embête de te le dire par téléphone. (...) Il y a beaucoup de choses." Or, à cette date-là, l'audition d'Hélène de Yougoslavie n'est connue que des enquêteurs et du juge Van Ruymbeke. Suite au coup de fil, Gaubert fonce chez son épouse et la menace, comme le prouverait un enregistrement audio réalisé par Mme Gaubert à l'insu de son mari. Comment Brice Hortefeux a-t-il su que la femme de son ami s'était confiée aux policiers alors qu'elle avait été entendue sous X justement pour préserver son anonymat ? Pour le déterminer, le parquet de Paris a bien ouvert une enquête préliminaire. Mais elle a été confiée à la PJ, celle-là même qui pourrait avoir fait remonter en douce l'information jusqu'à l'Élysée. Embarras La plainte pour "subornation de témoin" déposée par Me Morice est embarrassante pour Brice Hortefeux. Elle devrait en effet déboucher sur une ouverture d'information confiée à un juge d'instruction plus indépendant que le parquet. Pour l'avocat, l'ex-ministre de l'Intérieur a poussé son ami à exercer - comme il l'écrit dans l'assignation - "des pressions et des menaces sur son épouse pour qu'elle revienne sur son témoignage". Me Morice s'appuie pour démontrer la "subornation" sur un article du Monde dans lequel Hélène de Yougoslavie détaille les menaces dont elle a fait l'objet de la part de son mari : "Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi, car nous ne sommes pas divorcés." L'épouse menacée n'a pas cédé, mais l'avocat rappelle que, selon l'article 434-15 du Code pénal, "pour qu'il y ait subornation de témoin, il n'est pas nécessaire que la subornation ait été suivie d'effet".
suite de l'article : http://www.lepoint.fr/politique/exclusif-les-familles-des-victimes-de-l-attentat-de-karachi-portent-plainte-contre-brice-hortefeux-27-09-2011-1377977_20.php

...ET BRICE HORTEFEUX PORTE PLAINTE CONTRE L'AVOCAT DES FAMILLES


OLIVIER MORICE / RFI
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Autre video :
- OLIVIER MORICE AU 7/9 FRANCE INTER


HORTEFEUX A ÉTÉ AUDITIONNE COMME TÉMOIN
BFMTV



AFFAIRE KARACHI : HORTEFEUX A EU "UNE INTUITION"
TF1 29/09
L'ancien ministre de l'Intérieur a dénoncé sur France 2 une "avalanche de boules puantes" et affirmé qu'il n'était concerné "ni de près, ni de loin par l'affaire dite de Karachi". Il a expliqué avoir téléphoné à l'un de ses amis en garde à vue dans ce dossier à la suite d'une "intuition". "Aujourd'hui, tout donne à penser qu'on n'est pas en quête de justice, qu'on n'est pas à la recherche de la vérité, qu'on est dans un combat exclusivement politique", a-t-il encore ajouté. [....] L'homme de confiance de Nicolas Sarkozy, interrogé durant plus de deux heures à la direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre (Hauts-de-Seine), a nié toute infraction. Il a répété en outre qu'il ne disposait d'aucun élément provenant du dossier judiciaire. "Une intuition qui se transforme en quasi-certitude" [...]  Brice Hortefeux n'est pas susceptible d'être inquiété dans l'immédiat, le parquet de Paris ayant choisi la voie d'une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel et recel". Le parquet devra statuer en fin d'enquête


2. TAKIEDDINE

TAKIEDDINE DEMANDE A SARKOZY LA LEVEE TOTALE DU SECRET DEFENSE
Libération
" «Je dis au président de la République, je lui suggère: Arrêtez tout de suite, puisque vous êtes garant de la Constitution, levez le secret défense sur tous les contrats et notamment sur Agosta, et notamment sur Sawari II», a-t-il déclaré, en parlant des contrats de vente de sous-marins Agosta et de frégates Sawari II, respectivement au Pakistan et à l'Arabie saoudite en 1994. «Qu'on arrête de parler de n'importe quoi sur n'importe quoi!», a plaidé l'homme d'affaires franco-libanais sur la chaîne d'informations en continu. Parlant encore du chef de l'Etat français, Ziad Takieddine a lancé: «Franchement, il lui appartient de faire ça tout de suite, dans les 24 heures. C'est digne, il est digne, il le fera». Ziad Takieddine, intermédiaire central de contrats d'armement conclus en 1994 avec Islamabad et Ryad, a été mis en examen le 14 septembre pour des malversations présumées, sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
article complet : http://www.liberation.fr/politiques/01012362793-karachi-takieddine-demande-a-sarkozy-la-levee-totale-du-secret-defense

ITW TAKIEDDINE / BFM TV



RÉACTION DE L'AVOCAT DES FAMILLES


Autres articles
- AFFAIRE TAKIEDDINE, LA POLICE PISTE DES VOYAGES DE SARKOZY ET COPE, Mediapart (article payant)

LES DOCUMENTS QUI PROUVENT LE LIEN ENTRE SARKOZY ET TAKIEDDINE, Mediaprt (article payant)



3. GUAINO ET LA CONTRE-ATTAQUE ÉLYSÉENNE

MEDIAPART FACE A L'ELYSEE, C'ETAIT "MOTS CROISES" SUR FRANCE2
Mediapart, Edwy Plenel 28/09
".... La proposition était loyale, sans piège aucun, et je l'ai donc acceptée, même si la capacité de cette présidence, depuis 2007, à endosser tous les rôles et à revêtir tous les costumes – policier, magistrat, banquier, général, diplomate et, maintenant, éditorialiste... –, au mépris de la séparation ou de l'équilibre des pouvoirs, ne laisse pas de surprendre. En route donc pour cinquante minutes de face à face entre Mediapart et le « conseiller spécial du Président de la République », auteur de nombre de ses discours, de celui de Dakar à celui de Toulon, numéro trois dans l'ordre protocolaire du cabinet présidentiel à l'Elysée.


Au cours d'une discussion collective préalable, lors de notre réunion quotidienne de la rédaction, le lundi matin, nous étions convenus que je devais m'en tenir à un rôle de journaliste, apportant des faits d'intérêt public et interpellant sur cette base le représentant du pouvoir. Dès le début de l'émission, j'ai compris que Henri Guaino voulait, tout au contraire, m'entraîner sur le terrain d'un affrontement directement politique, me plaçant en opposant systématique qui fonctionnerait à l'idéologie plutôt qu'à l'enquête, au préjugé d'opinion plutôt qu'à la vérité des faits. C'est ce que dévoile l'instant où Henri Guaino commence à dérouler un conducteur de l'émission, tentant de fixer l'ordre du jour en lieu et place d'Yves Calvi. Décidant de ne pas rentrer dans ce jeu élyséen, j'ai alors choisi de monter au filet, comme l'on dit au tennis (sport que je ne connais guère, ce n'est donc qu'une image), c'est-à-dire d'attaquer en passant d'une information à l'autre, d'une interpellation à une question, d'un fait à une révélation, etc., contraignant ainsi Henri Guaino à courir d'un côté à l'autre du court télévisuel. Ce zigzag a peut-être nui à la clarté ou à la cohérence de l'échange, mais c'était, me semble-t-il, la seule façon de casser les codes : ne pas accepter un échange d'idées totalement déconnecté de la réalité et de l'actualité qui, de surcroît, aurait brouillé les frontières entre le politique et le journaliste. En tout cas, il a réussi à énerver mon interlocuteur qui a perdu son calme, obligé de renoncer aux grandes tirades qu'il avait sans doute prévues pour défendre ce qu'il pense être la haute politique présidentielle face à la basse chronique affairiste. A chacun d'entre vous de juger du résultat. L'un des enseignements de cet échange est la contre-attaque choisie par l'Elysée sur le terrain des affaires, de la corruption qu'elles dévoilent et de la morale publique qu'elles interpellent. Résumé en trois temps : 1. Ce ne sont que des amalgames, des insinuations ou des mensonges, alors que Nicolas Sarkozy n'est aucunement concerné (même si ses amis ou collaborateurs les plus anciens ou les plus proches, eux, le sont); 2. Vous faites le jeu du « tous pourris » et le lit de l'extrême droite, comme la presse des années 1930 (les « méthodes fascistes » inventées par l'Elysée à propos de Mediapart dans l'affaire Bettencourt ne sont pas loin – lire ici notre article sur la campagne dont la presse en général et Mediapart en particulier ont été la cible); 3. C'est le retour de l'affaire Clearstream, ce complot destiné à abattre Nicolas Sarkozy avant 2007 (et dont la justice a, depuis, jugé qu'il fut plutôt exploité par ce dernier pour abattre son rival à droite, Dominique de Villepin). Il n'est pas certain que cet argumentaire, d'une grande pauvreté et d'une faible originalité, suffise à convaincre des troupes désorientées. Conforme au césarisme exacerbé de cette présidence, qui réduit le bien commun au salut d'un seul, le propos d'Henri Guaino m'a paru illustrer la nécrose du présidentialisme sarkozyste, dont l'obsession de puissance cache une immense fragilité et une peur infinie de l'avenir . Ainsi donc, à écouter son conseiller spécial, Nicolas Sarkozy, bien que responsable de rien – et surtout pas des vilains, copains et coquins qui l'entourent –, pourrait être le sauveur de tout. Au vu du résultat des sénatoriales, il serait étonnant que cette méthode Coué ait un quelconque impact sur les électeurs, y compris ceux traditionnellement de droite, alors que cette famille politique occupe l'Elysée depuis bientôt dix-sept ans, sans discontinuité depuis 1995, de Chirac à Sarkozy..."
suite de l'article : http://blogs.mediapart.fr/blog/edwy-plenel/270911/mediapart-face-lelysee-cetait-mots-croises-sur-france-2


COPE N'A RIEN "VÉCU DE TOUT ÇA"
Les coulisses de Sarkofrance 27/09



KARACHI : DES POLITIQUES ONT "DU SANG SUR LES MAINS" ACCUSE MAMERE
Lenouvelobs 27/09
Le député Vert Noël Mamère, a accusé, mardi 27 septembre, des responsables de droite d'avoir du "sang sur les mains" après l'attentat de Karachi. Le Premier ministre François Fillon a vivement réagi, se disant "scandalisé" par ces propos. Lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Noël Mamère a interpellé François Fillon sur le dossier Karachi, qu'il a qualifié d'"affaire d'Etat". Il a dénoncé les "pressions exercées par (le) gouvernement pour mieux dissimuler une guerre de clans aux conséquences tragiques". Fillon "scandalisé" "Un certain nombre de nos responsables politiques ont sans doute du sang sur les mains", a même accusé l'élu écologiste, réclamant la levée du secret défense sur la totalité des documents et l'audition de "tous les protagonistes dans cette affaire, y compris le président de la République". "Le gouvernement est attaché à ce que toute la vérité soit faite dans cette procédure", lui a répondu le ministre de la Justice Michel Mercier..."


suite de l'article : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110927.OBS1212/video-karachi-des-politiques-ont-du-sang-sur-les-mains-accuse-mamere.html