samedi 23 janvier 2010

{Revue de presse] - [38] - [23 janvier 2010]

KARACHI : UN AVOCAT ACCUSE L'ÉTAT D'AVOIR CACHE DES DOCUMENTS CLASSIFIES
Les Echos, AFP
"Me Olivier Morice, avocat de parties civiles dans l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002, a accusé vendredi le ministère de la Défense d'avoir "caché" l'existence de documents secret-défense alors que les autorités françaises assuraient que tout avait été transmis à la justice.

Cette mise en cause, dans un courrier transmis au juge d'instruction et consulté par l'AFP, intervient alors que la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a été saisie à nouveau mercredi par le ministère de la Défense qui lui a communiqué, de sa propre initiative, de nouveaux documents classifiés relatifs à cette affaire...."

lien direct : http://www.lesechos.fr/depeches/france/afp_00223939-karachi--un-avocat-accuse-l-etat-d-avoir-cache-des-documents-classifies.htm


ATTENTAT DE KARACHI : MAITRE MORICE FUSTIGE LES MENSONGES DE L'ÉTAT
France soir, Samy Mouhoubi
"L’avocat des parties civiles pousse son avantage. Me Olivier Morice a accusé hier le ministère de la Défense d’avoir « caché » l’existence de documents secret-défense alors que les autorités françaises ont toujours assuré qu’ils avaient été dûment transmis à la justice. Protestant contre un « dysfonctionnement scandaleux de la procédure de déclassification », les parties civiles se réservent selon le conseil « le droit de déposer plainte pour délit d’entrave à la justice. »

C’est par le biais d’un courrier transmis à Marc Trévidic, le juge d’instruction antiterroriste chargé du dossier, que le conseil des familles des défunts met en cause l’Etat français. Cette initiative intervient alors que la Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) vient d’être de nouveau saisie mercredi par le ministère de la Défense, lequel lui a communiqué, de sa propre initiative, de nouveaux documents classifiés relatifs à cette délicate affaire à l’origine de laquelle onze salariés de la Direction des constructions navales (DCN) trouvèrent la mort après l’explosion d’une bombe, le 8 mai 2002, dans l’ex-capitale pakistanaise.`
[...]
Parallèlement, l’instruction de Marc Trévidic s’accélère (lire ci-dessous). Le juge a adressé, le 12 janvier, plusieurs commissions rogatoires internationales à la Suisse et au Royaume-Uni en vue d’obtenir des éléments portant sur des faits de corruption imputés avant son élection à Asif Ali Zardari, le président pakistanais, sur lesquels la Suisse et le Royaume-Uni avaient enquêté. Le magistrat soupçonne un possible lien entre l’arrêt net des commissions prévues par le contrat d’armement signé entre la France et le Pakistan avec l’attentat tuant, le 8 mai 2002, onze salariés de la DCN.
[...]

Le juge Trévidic a désormais achevé de réorienter son enquête sur l’hypothèse d’un contentieux franco-pakistanais en marge du contrat de vente de trois sous-marins Agosta dont les salariés de la DCN travaillaient à la construction.

Un rapport baptisé Nautilus, rédigé le 7 novembre 2002 par Claude Thévenet, ex-agent de la DST, à la demande de la société, l’ont amené sur la piste d’un arrêt d’une partie des commissions versées sur ce contrat comme mobile éventuel de l’attentat. Leur versement, soupçonné d’avoir donné lieu à des rétro-commissions vers la France, avait définitivement été suspendu en 1996 sur ordre de Jacques Chirac pour assécher les réseaux d’Edouard Balladur, son « ami de trente ans », dont l’Association pour la réforme, club politique contre lequel les familles des victimes ont porté plainte.

Ces derniers mois, des responsables de la DCN, interrogés par le juge, ont accrédité le contenu du fameux rapport Nautilus. Le magistrat antiterroriste s’échine désormais à vérifier ce postulat en reconstituant le circuit des commissions occultes évaluées à environ 80 millions d’euros, soit 10,25 % du montant prélevé sur le contrat Agosta. Il relate en outre que les commissions versées aux décideurs locaux « s’effectuaient selon un ordre établi par Asif Ali Zardari », l’actuel président pakistanais, plus connu sous le sobriquet de « M. 10 % ». Dès 1997, la justice pakistanaise avait sollicité les chancelleries suisse et britanniques au sujet de faits de drogue et de corruption. Mais aussi sur les avoirs du veuf de Benhazir Bhutto, traquant notamment les contrats d’armement – dont Agosta – susceptibles d’avoir généré de profitables pots-de-vin. Enquêtes dont le contenu allèche désormais le juge Trévidic."
lien direct : http://www.francesoir.fr/faits-divers/2010/01/23/karachi-attentat.html