jeudi 24 décembre 2009

[video] - [conférence de presse] - [intégrale]

Six des onze familles, victimes de l'attentat, ont porté plainte pour "corruption" le 14 décembre contre, entre autres, le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur.

Le 17 décembre 2009 au cours d'une conférence de presse, l'avocat des familles, Me Olivier Morice revient sur l'historique de l'affaire (la fausse piste AlQaida, la lenteur de la procédure, les nouveaux magistrats, la découverte des rapports Nautilus, l'implication du gouvernement Balladur..) et la remontée par la presse de troublantes révélations :

Partie 1 / L'historique de l'affaire de 1994 à 2009 - durée 20 minutes


Partie 2 / Le dépôt de plainte en décembre 2009 - durée : 22 minutes :

Olivier Morice revient en détail sur le dépôt de plainte et s'interroge sur le rôle et la réaction du président de La République.



Bien sûr, nous diffuserons ici toute déclaration, précisions ou compléments d'information de la part des parties incriminées. Mon objectif, et en premier lieu celui des familles est de connaître la vérité sur les raisons qui ont entrainé la mort de 14 personnes à Karachi en 2002.

Signez la pétition en soutien aux familles : verite-attentat-karachi.org/?page_id=171

dimanche 20 décembre 2009

[Revue de presse] - [37] - [20 décembre 2009]

KARACHIGATE : SARKOZY DIRECTEMENT MIS EN CAUSE
SarkoFrance

"Le Karachigate va-t-il redémarrer ? L'un des avocats des parties civiles a violemment mis en cause les responsables politiques au moment de la vente des 3 sous-marins au Pakistan dont ... Nicolas Sarkozy. A l'Élysée, on n'a pas apprécié. Évidemment.

Olivier Morice, l’avocat des familles des victimes de l’attentat de Karachi, survenu le 8 mai 2002, provoquant le décès de onze ingénieurs français de la Direction des chantiers navals a été direct :

"La plainte visant aujourd’hui le club de l’ancien Premier ministre entend démontrer que ce dernier a joué un rôle non négligeable dans la mort des onze ingénieurs français (lire nos éditions du 17 décembre). Outre Edouard Balladur, elle désigne ses ex-lieutenants, tous animateurs de sa campagne présidentielle perdue, en 1995, contre Jacques Chirac, l’« ami de trente ans ». Et Me Morice d’égrener les noms de Nicolas Bazire, ex-directeur de cabinet à Matignon d’Edouard Balladur, aujourd’hui salarié du groupe LVMH, de Nicolas Sarkozy, le président de la République, alors ministre du Budget, de François Léotard, retiré de la vie publique, à l’époque titulaire du portefeuille de la Défense, et de Renaud Donnedieu de Vabres, en congé de la vie politique, naguère collaborateur de ce dernier à l’Hôtel de Brienne."
Source: France Soir
lien direct : http://sarkofrance.blogspot.com/2009/12/karachigate-sarkozy-directement-mis-en.html


KARACHI : EDOUARD BALLADUR ET D'EX-SOUTIENS MIS EN CAUSE

Francesoir
"...Au cours d’une conférence de presse, le conseil des parties civiles a fustigé, hier, d’éminents responsables politiques qu’il estime être, par ricochet, à l’origine de l’attentat meurtrier, un dossier instruit par Marc Trévidic et Yves Jannier, les deux juges antiterroristes. Me Morice a en outre d’ores et déjà pris date avec les autorités judiciaires. « Si le parquet essaie de limiter l’enquête préliminaire, nous saisirons le doyen des juges d’instruction du TGI de Paris », dans l’hypothèse – « improbable », veut-il se convaincre – où la requête déposée ferait long feu."
lien direct : http://www.francesoir.fr/faits-divers/2009/12/18/karachi-edouard-balladur.html


SARKOZY ET LA KARACHIGATE : C'EST PARTI
Peuples.net
"...L'état d'avancement du Karachigate
Six des onze familles, victimes de l'attentat, ont porté plainte pour "corruption" le 14 décembre contre le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur. Rue89 révèle les détails de la plainte ici .

De plus l'avocat des familles, Me Olivier Morice vient de rajouter une couche à cette affaire lourde de répercutions potentielles aujourd'hui. Il vient en effet de déclarer :« Nicolas Sarkozy est au coeur de la corruption dans cette affaire, à la fois comme ministre du Budget et dans le rôle qu'il a joué comme porte-parole et directeur de campagne d'Edouard Balladur. »

La video intégrale des déclarations de Me Morice sont actuellement en ligne sur Rue89 (une excellente video ).

L'attaque est directe ! et l'Elysée ne s'y est pas trompé puisqu'un communiqué a été immédiatement mis en ligne sur le site de Elysee.fr..."

lien direct : http://www.peuples.net/post/Le-Karachigate%3A-c-est-parti


KARACHI : SARKOZY "AU COEUR DE LA CORRUPTION ?"

Arret sur images
"...En réplique, l'Elysée a déclaré dans un communiqué que les propos de l'avocat "relèvent de la diffamation", le président s'inscrivant "catégoriquement en faux" contre ces "allégations", "qui ne sauraient être excusées par l'expression de la légitime douleur des victimes ou de leurs ayant droits". "Le président de la République se réserve la possibilité d'y donner les suites de droit", indique le communiqué. Par ailleurs, la présidence rappelle que le président a poussé les ministères concernés à déclassifier "tous les documents dont la justice a souhaité communication"... [...]

...Et fin novembre, c'était au tour de Marc Trévidic, le juge d'instruction en charge du dossier, d'être sur notre plateau. Tranquillement, il a expliqué que dans cette affaire surveillée de très près, où chaque acte est connu en temps réel par sa hiérarchie, personne ne se risquerait à essayer de faire pression sur lui."


Justice sous tutelle ? Un juge parle.
envoyé par asi. - L'actualité du moment en vidéo.

lien direct : http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=2596

jeudi 17 décembre 2009

[document] communiqué de l'Elysée

Publié sur le site de l'Elysée le 17 décembre 2009 suite aux propos de Maître Olivier Morice

[video] - [conférence de presse] - [extraits]

3 extraits de la conférence de presse du 17 décembre 2009 organisée à Paris par le collectif des familles des victimes de l'attentat de Karachi :

Témoignage de Magali Drouet qui revient sur la réaction embarrassée de Nicolas Sarkozy


"Au cœur de la corruption" extrait de la conférence de presse. témoignage de Madame Leclerc suivi de l'analyse de Maitre Olivier Morice qui a fait bondir l'Élysée.


Réponses à la presse d'Olivier Morice. L'avocat revient en détail sur la nature de la plainte déposée contre le club politique d'Edouard Balladur.


VIDEO AFP

Reportage France 3 / larageauventre.blogspot.com

L'intégralité de la conférence sera bientôt disponible sur ce site.

[revue de presse] - [36] - [17 décembre 2009] - [conférence de presse]

ATTENTAT DE KARACHI : SARKOZY EST-IL AU COEUR DE LA CORRUPTION ?
Le Post
En 2002, l'attentat avait tué 14 personnes, dont 11 ingénieurs de la DCN au Pakistan.
Selon l'avocat des familles, "Nicolas Sarkozy est au coeur de la corruption dans ce dossier".



Il a ajouté ce jeudi lors d'une conférence de presse: "La difficulté qu'il y a dans ce dossier, c'est que M. Sarkozy est au coeur de la corruption parce qu'elle a été validée lorsqu'il était au ministère du Budget. Il est au coeur parce qu'il a parfaitement conscience, au moment où est validé le système des sociétés écran mises en place, que le montant des commissions exorbitantes est payé très rapidement et n'a d'autre objectif que de financer la campagne présidentielle de M. Balladur", dont il était à l'époque le porte-parole.

Par ailleurs, six familles de victimes ont annoncé ce mercredi avoir déposé plainte pour corruption contre le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur, dénonçant un "financement politique illicite"

Pour ces parties civiles, c'est une vaste opération de corruption qui serait à l'origine de l'attentat.





KARACHI : L'ELYSSE ACCUSE L'AVOCAT DES FAMILLES DE DIFFAMATION
Le Monde.fr
"Alors qu'une procédure judiciaire est en cours et qu'une mission d'information parlementaire est à l'œuvre, Me Olivier Morice a tenu des propos mettant en cause directement le chef de l'état qui relèvent de la diffamation et qui ne sauraient être excusés par l'expression de la légitime douleur des victimes ou de leurs ayants droit", a affirmé l'Elysée dans un communiqué."
lien direct : http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/12/17/karachi-l-elysee-accuse-l-avocat-des-familles-des-victimes-de-diffamation_1282301_3224.html#ens_id=1281749


Six familles de victimes de l'attentat de Karachi, qui a fait quatorze morts, dont onze salariés de la Direction des constructions navales (DCN) en 2002, ont annoncé le 16 décembre qu'elles avaient porté plainte pour corruption contre le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur. Elles dénoncent le "financement politique illicite" qui serait à l'origine de l'attentat. Lors d'une conférence de presse, jeudi 17 décembre, l'avocat des familles, Me Olivier Morice , a accusé le président Nicolas Sarkozy d'être "au coeur de la corruption" dans ce dossier. (@rrêt sur Image)

"Alors qu'une procédure judiciaire est en cours et qu'une mission d'information parlementaire est à l'oeuvre, maître Olivier Morice a tenu des propos mettant en cause directement le chef de l'État qui relèvent de la diffamation et qui ne sauraient être excusés par l'expression de la légitime douleur des victimes ou de leurs ayants droit", affirme l'Élysée dans un communiqué. "Le président de la République se réserve la possibilité d'y donner les suites de droit et s'inscrit catégoriquement en faux à l'encontre de ces allégations", a ajouté le palais présidentiel. (Le Point)"

lien direct : http://rimbusblog.blogspot.com/2009/12/karachigate-dissimulation-ou.html


ATTENTAT DE KARACHI : "LES DEUX POLES DE L'ENQUETE AVAIENT DU MAL A COMMUNIQUER".
20 Minutes
"...Un manque de communication flagrant. Depuis l'attentat de Karachi le 8 mai 2002, l'enquête s'est orientée vers deux pistes. La première, très logiquement, est gérée par le pôle anti-terroriste du parquet de Paris. La seconde, par le pôle financier. Et ces deux pôles d'instruction ont bien du mal à se rejoindre. La preuve: les juges anti-terroristes ont découvert le rapport Nautilus... en ouvrant les journaux.

Ce sont les juges de ce dernier pôle qui ont découvert le rapport Nautilus à l'issue d'une perquisition. Outre le montage financier, ce rapport secret fait état de la création de plusieurs sociétés écrans permettant le transfert des commissions entre la France et le Pakistan. «Il y a Eurolux, Armaris, Mercofinance, la Sofreca, la Sofresa», liste de tête Olivier Morice, l'avocat des parties civiles..."
lien direct : http://www.20minutes.fr/article/371926/France-Karachi-les-deux-poles-de-l-enquete-avaient-du-mal-a-communiquer.php


ATTENTAT DE KARACHI : "NICOLAS SARKOZY AU COEUR DE LA CORRUPTION"?
20 minutes
"...Gisèle Leclerc a les cernes de ceux qui ne dorment plus du sommeil du juste depuis longtemps. Depuis que son mari, Jean-Yves, est mort. Cela fait un peu plus de sept ans maintenant. Ouvrier à Cherbourg, il participait avec dix autres Français au chantier de construction d'un sous-marin à Karachi (Pakistan). Jusqu'au 8 mai 2002. Ce matin-là, une voiture piégée est venue s'encastrer dans le bus qui l'emmenait au travail.

Accompagnée de Claire, Catherine et Magali, Gisèle est venue à Paris, ce jeudi, pour accuser Nicolas Sarkozy d'avoir une part de responsabilité dans cet attentat. Dans le bureau d'Olivier Morice, leur avocat, ces femmes, mères et filles de victimes ont détaillé la plainte déposée lundi devant le procureur de Paris..."
lien direct : http://www.20minutes.fr/article/371900/France-Attentat-de-Karachi-Nicolas-Sarkozy-au-coeur-de-la-corruption.php


ATTENTAT DE KARACHI : SARKOZY EST "AU CŒUR DE LA CORRUPTION"

Rue 89
"Après l'éclat de rire nerveux de Nicolas Sarkozy en juin dernier, voici venu le temps de la contre-attaque pour les familles des 11 victimes françaises de l'attentat de Karachi. En déposant une nouvelle plainte pour « entrave à la justice, corruption, faux témoignage et extorsion », l'avocat des familles ouvre un deuxième front judiciaire. « Diffamation », répond l'Elysée qui se réserve le droit d'engager des poursuites. Elles ont décidé de tirer au canon. Sans doute, les familles des ouvriers de la Direction des chantiers navals (DCN) de Cherbourg n'ont-elles toujours pas digéré l'étrange réaction de Nicolas Sarkozy, le 19 juin dernier, lorsqu'il fut interrogé sur cette affaire...."
lien direct : http://www.rue89.com/2009/12/17/attentat-de-karachi-sarkozy-est-au-coeur-de-la-corruption-130476


KARACHI : LE RESEAU BALLADUR MIS EN CAUSE
Liberation, Guillaume Dasquié
"Ce matin, l’enquête sur l’attentat de Karachi du 8 mai 2002 connaît un développement que les responsables politiques redoutaient. Lors d’une conférence de presse, l’avocat des familles des victimes, Me Olivier Morice, doit détailler une plainte pour corruption qu’il a déposée ce lundi. La justice reconstitue depuis plusieurs mois les conditions dans lesquelles la France a signé, en 1994, un contrat de vente de sous-marins avec le Pakistan. Ce contrat avait conduit des ouvriers des arsenaux de la Direction des constructions navales (DCN) à travailler sur place, avant d’être pris pour cible dans un attentat, qui fit 11 morts dans leurs rangs.

Or des éléments récents étayent les soupçons d’un schéma de corruption au profit de décideurs français, dans le cadre de ce contrat d’armement validé par le ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy. Les dernières découvertes ont été apportées par l’audition d’Emmanuel Aris, le 23 novembre, et dont Libération a pris connaissance..."

lien direct : http://www.liberation.fr/societe/0101609029-karachi-le-reseau-balladur-mis-en-cause



mercredi 16 décembre 2009

[Revue de presse] - [35] - [16 décembre 2009]

ATTENTAT KARACHI, PLAINTE POUR CORRUPTION CONTRE L'ASSOCIATION DE BALLADUR
Le Point, Reuters
"Six familles de victimes de l'attentat de Karachi contre des salariés de la Direction des constructions navales (DCN) en 2002 ont déposé plainte à Paris pour "corruption" contre le club politique créé en 1995 par Edouard Balladur, ont annoncé ces parties civiles mercredi à l'AFP.
[...].

La plainte, déposée lundi par six familles de victimes auprès du procureur de Paris, pour "corruption active et passive" vise nommément l'Association pour la réforme, club politique créé en 1995 par Edouard Balladur.

Une note intitulée "Nautilus", commandée par la DCN après l'attentat et versée au dossier, relève que "l'annulation de ces commissions avait été décrétée en 1995, à la suite de l'alternance politique en France, et visait à assécher les réseaux de financement occultes de l'Association pour la réforme d'Edouard Balladur".

L'auteur du rapport Nautilus devait notamment "rechercher sur qui rejaillit la responsabilité de l'attentat", observent les plaignants.

Sont également visées du chef de corruption plusieurs sociétés off-shore (Heine, Eurolux, Mercor Finance) ainsi que la Sofema - un office d'exportation d'armement dont l'Etat est actionnaire - par lesquelles transitaient les commissions.

La plainte vise également les dirigeants de l'entreprise publique DCN (aujourd'hui DCNS), de sa branche export DCNI "et tous autres" pour "entrave à la justice".

Les parties civiles leur reprochent de n'avoir pas communiqué aux enquêteurs antiterroristes le rapport Nautilus, dont DCN était en possession depuis fin 2002, selon les six familles défendues par Me Olivier Morice.

Ce rapport a été saisi début 2008 dans le cadre d'une autre enquête, instruite au pôle financier de Paris visant la DCN. Or, c'est par la presse que les juges antiterroristes en ont appris l'existence et non par une "communication spontanée du parquet", regrettent les plaignants.

La plainte vise également nommément le dirigeant d'une des sociétés off-shore, Jean-Marie Boivin, pour "faux témoignage" devant les juges antiterroristes et dénonce une "tentative d'extorsion en bande organisée" de la part des dirigeants des sociétés off-shore.

"On demandait simplement la vérité sur l'assassinat de nos proches. Ca fait près de huit ans qu'on nous prend pour des imbéciles", a expliqué à l'AFP Magali Drouet, fille de l'une des victimes de l'attentat.

Il revient dorénavant au parquet d'ouvrir une enquête ou de classer cette plainte sans suite."

lien direct : http://www.lepoint.fr/actualites-societe/2009-12-16/attentat-karachi-plainte-pour-corruption-contre-l-association-de/920/0/405387

samedi 28 novembre 2009

[Revue de presse] - [34] - [28 novembre 2009]

LA DCN ENQUETE SUR UN INTERMEDIAIRE POUR SES COMMISSIONS D'ARMEMENT
Nouvelobs.com, AFP 28.11.2009
"La Direction des constructions navales (DCN, devenue DCNS) a commandité "des recherches" sur Jean-Marie Boivin, gérant de sociétés offshore par lesquelles transitaient des commissions sur des contrats d'armements, a affirmé à l'AFP le patron de la société chargée de l'opération. Ancien consultant de DCNI, la branche export de la DCN, l'intéressé gérait au Luxembourg les sociétés Heine puis Eurolux, par lesquelles ont transité des commissions versées en marge des contrats signés par la DCN. La question des commissions, voire d'éventuelles rétrocommissions, versées en marge d'un contrat de vente de sous-marins par la DCN au Pakistan en 1994 est au cœur de l'enquête des juges antiterroristes parisiens sur l'attentat de Karachi en 2002, qui fit 14 morts. Dans le cadre de cette enquête, Jean-Marie Boivin a été entendu comme témoin par le juge Marc Trévidic le 23 octobre, selon une source proche du dossier.

Pour comprendre les motifs qui ont poussé la DCN à commanditer des recherches sur Jean-Marie Boivin, il faut remonter à 2004. À cette époque, la DCN est en pleine restructuration. Elle veut mettre fin à ses relations avec Jean-Marie Boivin mais les discussions achoppent sur le montant du solde de tout compte. La Direction cherche alors à se renseigner sur l'intéressé, a déclaré à l'AFP Jacques Hogard, patron de la société d'intelligence stratégique Epéé, évoquant des révélations de Charlie Hebdo. "La DCN nous avait demandé de faire des recherches sur Jean-Marie Boivin et d'établir une cartographie de ses sociétés au Luxembourg. Nous avons mandaté Kargus (autre société d'intelligence économique, ndlr) sur cette mission", a-t-il expliqué. Selon l'hebdomadaire satirique, un hacker aurait piraté les ordinateurs de Jean-Marie Boivin. Mais le patron d'Epéé se défend d'avoir fait appel aux services d'un pirate informatique. "Nous n'avons jamais fait travailler un hacker parce que c'est en flagrante opposition avec nos principes éthiques", se disant prêt à "répondre à toutes les questions devant un juge".

Le pirate informatique, Alain Quiros, et le patron de Kargus, Thierry Lorho, sont déjà mis en examen par un juge d'instruction de Nanterre dans l'enquête sur l'espionnage informatique de Greenpeace. Tous deux "ont reconnu" devant le magistrat s'être prêtés à des agissements similaires sur l'ordinateur de Jean-Marie Boivin, selon Charlie Hebdo. Sollicités par l'AFP, Alain Quiros et Thierry Lorho n'ont pas souhaité réagir, leurs avocats et le parquet de Nanterre n'ont pas donné suite. La DCNS n'a pas non plus souhaité faire de commentaire. "La seule erreur que nous avons peut-être commise, c'est de faire travailler Kargus", a ajouté pour sa part Jacques Hogard. "Quand nous avons compris pourquoi la DCN nous avait demandé de faire des recherches sur Jean-Marie Boivin, nous avons préféré nous retirer". Dans le conflit qui l'opposait à DCN, Jean-Marie Boivin avait menacé de révéler la nature de ses missions selon un rapport de novembre 2007 du procureur de Paris Jean-Claude Marin que l'AFP a consulté."
lien direct : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/20091128.OBS9050/la_dcn_enquete_sur_un_intermediaire_pour_ses_commission.html

KARACHIGATE, L'ETAU SE RESSERRE POUR SARKO ET LES BALLADURIENS
Donjipez'world
"Saura-t-on un jour les causes réelles de l’attentat de Karachi ? L’aspect financier du dossier semble avancer entre auditions et révélations autour des rétro-commissions mises en place pour financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur dont le bras droit était alors aussi ministre du Budget, un certain Nicolas Sarkozy. Reste à espérer que la vérité ne soit pas étouffée dans cette affaire d’Etat et que l’actuel occupant de l’Elysée soit confronté à ses désormais plus qu’éventuels agissements de l’époque (lire ici comment un témoin pointe le rôle très particulier qu’il joua dans l’opération) . L’audition de quelques personnages, dont Bazire, proche de Balladur et de Sarko, semble indiquer que l’étau se resserre et il y aurait une certaine urgence à plus de transparence que ce confinement des révélations à un petit cercle restreint derrière des huis permettant le secret et les petits arrangements."
lien direct : http://donjipez.wordpress.com/2009/11/19/karachigate-letau-se-resserre-pour-sarko-et-les-balladuriens/

lundi 16 novembre 2009

[Revue de presse] - [33] - [16 novembre 2009]

AFFAIRE DE KARACHI, UN TEMOIN POINTE LE ROLE PARTICULIER DE SARKOZY
Mediapart, Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme
"Le juge Marc Trévidic, en charge de l’enquête sur les causes de l’attentat de Karachi, qui a coûté la vie à onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) en mai 2002, vient de recueillir un témoignage important. Le 9 novembre, l’ancien directeur financier et administratif de la DCN, Gérard-Philippe Menayas, a pointé le rôle particulier joué par Nicolas Sarkozy dans le cadre de la signature du contrat Agosta – la vente par la France de trois sous-marins au Pakistan en 1994. Ce contrat pourrait avoir un lien, direct ou indirect, avec l’attentat, selon plusieurs éléments de la procédure judiciaire.

Nicolas Sarkozy était alors le ministre du budget d’Edouard Balladur (1993-1995), dont le gouvernement est à l’origine de ce marché d’armement de 838 millions d’euros. 4% du montant devaient être versés en commissions à des agents d’influence au rôle pour le moins trouble. Devant le juge, M. Menayas a évoqué, sans le citer nommément, M. Sarkozy à qui «le plan de financement» du contrat Agosta (y compris la rémunération des intermédiaires) aurait été nécessairement «soumis» en sa qualité de ministre du budget.

M. Menayas a également fait état du versement, en marge du même contrat, de rétrocommissions au bénéfice de destinataires français et pakistanais. Car s’il n’existe pour l’heure aucune preuve matérielle d’un lien entre les dessous financiers du contrat Agosta (et les soupçons de corruption qui en découlent) et l’attentat, l’enquête a d’ores et déjà permis de mettre en lumière les pratiques qui sont au cœur de certains grands marchés d’armement internationaux. Avec, en l’occurrence, le spectre du financement illégal de la vie politique française en toile de fond.

Ancien haut fonctionnaire de la direction du Trésor, Gérard-Philippe Menayas a d’abord expliqué au juge Trévidic dans quelles conditions les dirigeants de la DCN, via sa filiale commerciale DCN International (DCNI), lui avaient imposé deux intermédiaires libanais, Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir. Il fallait manifestement les rémunérer, rapidement et en conséquence, dans le cadre du contrat pakistanais, a expliqué en substance M. Menayas. Dans une précédente audition, l’ancien dirigeant de la DCN avait déjà affirmé que MM. Takieddine et El-Assir avaient «été imposés à la DCNI par le pouvoir politique [français]».

A nouveau convoqué par le juge, il s’est fait plus précis le 9 novembre: «Avant que le contrat ne soit signé, M. Takieddine m’a été présenté par M. Castellan et M. Aris [respectivement président et vice-président de DCNI]. M. Castellan m’a emmené dans un appartement avenue Henri-Martin où se trouvaient M. Takieddine et M. El-Assir. » Cette première rencontre aurait eu lieu «au moment de la signature du contrat, aux alentours de septembre 1994».

Leur apparition in extremis – le contrat a été signé le 21 septembre 1994 – est pour le moins surprenante. «Takieddine et El-Assir sont apparus assez tard dans le panorama. D’habitude, les agents sont identifiés beaucoup plus en amont. S’agissant du contrat pakistanais, les négociations avaient débuté en mars 1994. Cela s’est donc fait assez vite», a expliqué M. Menayas.

Le témoin a souligné une autre anomalie de taille portant sur les prétentions financières exorbitantes et les modalités de paiement des deux intermédiaires. M. Menayas est allé jusqu’à les qualifier de «hors normes». «Habituellement, les paiements des consultants se font au prorata des paiements du client», a-t-il précisé. C’est-à-dire que les versements sont échelonnés.

«Mais, en l’espèce, a précisé M. Menayas, M. Takieddine et M. El-Assir voulaient 100% à l’entrée en vigueur du contrat de consultant, ce qui était très inhabituel. Pour tout dire, je n’avais jamais vu ça [...] Avec l’accord du président, j’ai réussi à négocier le paiement de 85% à l’entrée en vigueur et 15% échelonnés au prorata des paiements directs.»

Un montage financier complexe

Question du juge Trévidic:
«MM. Takieddine et El-Assir vous ont-ils dit pour quelle raison ils voulaient 100% tout de suite?»

Réponse de Gérard-Philippe Menayas:
«Ils m’ont dit que c’étaient les exigences de leurs donneurs d’ordres.»

Le magistrat pousse le raisonnement:
— «Cela semble démontrer que quelqu’un avait besoin d’argent rapidement: qu’en pensez-vous?»

Le témoin abonde:
«C’est probable. Je précise que le plan de financement d’un contrat comme le contrat Agosta comportait toutes les données, y compris les frais commerciaux. Or, ce plan de financement était soumis aux autorités de tutelle, c’est-à-dire au ministre de la défense [François Léotard, NDLR] lui-même, au ministre du budget [Nicolas Sarkozy, NDLR] et à la Coface qui garantissait. De ce fait, des exigences hors normes avaient toutes les chances d’être refusées.»

Or, cela n’a pas été cas. «Il y a eu quelques remarques dont je ne me souviens plus exactement, mais c’est passé», a affirmé M. Menayas. Selon ce dernier, M. Takieddine «a reçu 85% [de sa commission] en janvier 1995».

Gérard-Philippe Menayas a ensuite livré des détails édifiants sur les circuits financiers utilisés afin que Ziad Takieddine, via l’une de ses sociétés, Mercor Finance, puisse récupérer les fonds sans laisser de trace. «L’argent partait de DCNI en utilisant des petites banques régionales pour des raisons de discrétion. Cela permettait qu’une seule personne de la banque soit au courant. Je me souviens de la banque Veuve Morin Pons par exemple. L’argent était donc viré vers la société Heine.»

Heine est une société de droit luxembourgeois, créée en 1994 par la DCN pour favoriser le paiement en toute discrétion d’agents d’influence employés pour mener à terme certains gros contrats d’armement des arsenaux français. Selon un rapport de police de mars 2007, qui fait état d’une note saisie à la DCN lors d’une perquisition dans le cadre d’une procédure financière annexe, la société Heine a été créée avec l’aval du ministre du budget de l’époque. Nicolas Sarkozy, toujours.

Les policiers de la division nationale des investigations financières (DNIF) avaient été jusqu’à écrire: «Une chronologie fait apparaître que la création de la société Heine au deuxième semestre 1994 s’est faite après accord de Nicolas Bazire, directeur de cabinet d’Edouard Balladur, et du ministre Nicolas Sarkozy, et fait un lien entre ces faits et le financement de la campagne électorale de Monsieur Balladur pour l’élection présidentielle de 1995.»

Devant le juge Trévidic, M. Menayas a décrit avec une précision d’orfèvre le parcours des fonds destinés à l’un des deux intermédiaires: «Dans le cas de M. Takieddine, l’argent était viré de Heine vers une société de l’île de Man. C’était un nom gaélique, quelque chose comme Gailmer [il s'agit de Formoyle & Gailmer, NDLR]. Cette société a été créée juste pour les commissions de M. Takieddine. Elle a été dissoute après. C’est la Royal Bank of Scotland qui recevait l’argent sur l’île de Man et qui l’envoyait ensuite sur un compte de M. Takieddine au Liechtenstein. L’idée était d’avoir un système à deux étages avec un coupe-circuit en amont et un coupe-circuit en aval.»

Mais les ennuis ont commencé à la suite de l’élection de Jacques Chirac. Ainsi que l’ancien ministre de la défense Charles Millon l’a reconnu dans un entretien à Paris Match, le nouveau président de la République aurait exigé l’arrêt du versement des reliquats de commissions dus aux intermédiaires. M. Chirac les soupçonnait d’avoir financé son rival Edouard Balladur dans sa course à l’Elysée. A l’époque, le directeur de la campagne de M. Balladur n’était autre que Nicolas Sarkozy.

«Il y avait effectivement une clause anti-rétrocommissions»

«Début 1996, a confirmé M. Menayas, M. Castellan m’a indiqué qu’il fallait arrêter les paiements à M. Takieddine en raison d’un ordre donné par le cabinet du ministre de la défense. Il ne m’a pas dit pourquoi, mais il y avait eu un changement politique et il arrive que les agents soient remis en cause en cas de changement politique.» Qu’en termes pudiques ces choses-là sont dites…

Selon M. Menayas, les 15% dus (plus de 5 millions d’euros) à Ziad Takieddine «sont restés chez DCNI, comme un profit exceptionnel». Ces sommes «n’ont jamais été payées», d’après lui.

L’ancien dirigeant de la DCN, qui a été évincé du groupe après sa mise en cause dans une affaire financière, a également confié au juge se demander «pour quelle raison M. Takieddine n’a pas fait valoir ses droits». Il a lui-même apporté des réponses possibles à ses interrogations: «Peut-être n’avait-il aucun espoir d’obtenir satisfaction en raison du refus clair et net des autorités françaises.» Ou encore : «Peut-être a-t-il été désintéressé [dédommagé, NDLR] d’une façon». A moins qu’il ait constaté que «sa position n’était pas très solide».

Manifestement intéressé par cette dernière proposition, le juge Marc Trévidic a alors demandé à M. Menayas si Ziad Takieddine ne se serait pas mis «en tort» dans l’exécution du contrat qui le liait à la DCN. Pour M. Menayas, la réponse ne semble faire aucun doute: «Il y avait effectivement une clause anti-rétrocommissions dans ce contrat comme dans les autres contrats de consultants.» Le style indirect est admirable, mais ne doit pas faire oublier l’information que recèle cette phrase. L’ancien directeur financier de la DCN laisse ainsi entendre très fortement qu’il y aurait bien eu des rétrocommissions.

Mediapart a déjà fait état de la découverte au siège de la DCN de documents juridiques datant a priori de 2000 qui confirmaient, eux aussi, l’hypothèse de rétrocommissions en faveur de bénéficiaires français en marge du contrat Agosta. Le «silence» de Ziad Takieddine face à ses accusations avait d’ailleurs été interprété en interne comme une «forte présomption d’acquiescement», soulignaient les deux notes en question.

D’autre part, selon des éléments bancaires récupérés par des juges genevois à la fin des années 1990, dans le cadre d’une vaste affaire de blanchiment mettant en cause l’ancien premier ministre du Pakistan (Benazir Bhutto) et son mari (Azif Ali Zardari), il est apparu que certains mouvements financiers suspects impliquant des intermédiaires du contrat Agosta ont eu pour destination finale la France. Ces mouvements bancaires pourraient concerner des flux de corruption destinés, in fine, à des décideurs politiques français, selon des sources concordantes citées par Mediapart dans une précédente enquête.

Du clan Bhutto, il fut d’ailleurs aussi question dans le cabinet du juge lors de l’audition de Gérard-Philippe Menayas. Interrogé sur un document interne à la DCN évoquant un versement, en marge du contrat Agosta, à un certain «M. Frère», M. Menayas a décrypté ainsi cette mention: «Il s’agit de l’un des frères de Benazir Bhutto [...] Je sais que c’est lui par une information que j’ai reçue. Lors d’une réunion de DCN, M. Hervé Cheneau [inspecteur général de l'armement, NDLR] a précisé qu’il s’agissait de l’un des frères de Benazir Bhutto.»

Premier ministre du Pakistan de 1988 à 1990 puis de 1993 à 1996 (donc au moment de la signature du contrat Agosta), Mme Bhutto a été assassinée en 2007. Son mari, Azif Ali Zardari, qui a passé de nombreuses années en prison pour corruption et qui est accusé d’avoir touché des pots-de-vin dans le cadre du contrat Agosta, comme l’a révélé récemment Libération, est depuis septembre 2008 à la tête de l’Etat pakistanais."

lien direct : http://www.mediapart.fr/journal/france/161109/affaire-de-karachi-un-temoin-pointe-le-role-particulier-de-sarkozy



LES POTS DE VIN DU PRESIDENT PAKISTANAIS

Liberation, Guillaume Dasquié, 10 novembre 2009
"...Explication : entre octobre 1993 et novembre 1996, la Première ministre, Benazir Bhutto, offre plusieurs fonctions officielles à son mari, Ali Zardari. Ce dernier en profite pour exiger des commissions tous azimuts, en accord avec son épouse. Une particularité qui lui vaudra le sobriquet de «Mister 10%», et provoquera sa chute. Interpellé le 19 décembre 1996, il est incarcéré pour avoir protégé un trafiquant de drogues contre rémunération, selon une lettre du procureur d’Islamabad dont nous avons obtenu copie. Celle-ci mentionne aussi plusieurs comptes en banque ouverts en Europe. A partir de 1997, le National Accountability Bureau (NAB, sorte de Cour de discipline budgétaire) entreprend de répertorier les avoirs détenus à l’étranger par le couple Bhutto-Zardari. Des coopérations s’enclenchent avec les Suisses et les Britanniques. Selon le bureau du magistrat helvétique Vincent Fournier, que nous avons sollicité, ces requêtes pakistanaises mentionnent les contrats susceptibles d’avoir généré des commissions illicites au profit d’Ali Zardari, dont le contrat des sous-marins de la DCN. Quatre ans plus tard, ces démarches s’avèrent fructueuses...."
lien direct : http://www.liberation.fr/societe/0101602179-les-pots-de-vin-du-president-pakistanais


LE JUGE BRUGUIERE N'A RIEN A DIRE
Le coucou de claviers, 5 novembre 2009
"...On attendait notamment des éléments solides permettant de comprendre son instruction de l'attentat de Karachi, une affaire remise en scène par l'actualité, et que ses implications politiques possibles rendent brûlante… Las! C'était oublier que l'ancien juge est devenu un adhérent actif de l'UMP, candidat malheureux à la députation, mais soutien éminent de Nicolas Sarkozy. C'était aussi sans compter avec le fait que M. Bruguière venait à la radio vendre sa salade, en l'occurence un livre intitulé «Ce que je n'ai pas pu dire»…"
lien direct : http://unclavesien.blogspot.com/2009/11/le-juge-bruguiere-na-rien-dire.html

vendredi 6 novembre 2009

[video] - [complément d'enquête sur le Karachi Gate] - [France 2]

Octobre 2009 : L'émission "complément d'enquête" de Benoit Duquesne sur France 2 consacre un long reportage à l'attentat de Karachi et à la piste des rétrocomissions :

Partie 1 (à partir de 7.30) :

envoyé par tchels0o.


Partie 2 + interview d'Eva Joly :

envoyé par tchels0o.

Merci à Tchelsoo et à France 2.

jeudi 5 novembre 2009

[Revue de presse] - [32] - [05 novembre 2009]

KARACHI : DEPUIS LA SUISSE, DES RÉTRO-COMMISSIONS VERS DES POLITIQUES FRANÇAIS
Mediapart, 5 novembre 2009, Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"...Le dossier dort dans les archives des autorités judiciaires helvétiques et plane comme une ombre menaçante sur la France: la Suisse a discrètement investigué sur les dessous du contrat Agosta (la vente de sous-marins français au Pakistan en 1994) et collecté des informations à ce jour inexploitées.

Selon des informations recueillies par Mediapart, une enquête pour «blanchiment» menée entre 1997 et 2008 par les autorités judiciaires de Genève contre l’actuel président du Pakistan, Asif Ali Zardari, a permis de mettre au jour de nombreux mouvements bancaires douteux entre plusieurs intermédiaires cités dans le volet financier de l’affaire de Karachi instruite en France.
Il s’agit de transferts d’argent opérés au milieu des années 1990 à partir de comptes suisses entre diverses sociétés offshore (implantées notamment dans les îles Vierges britanniques, un paradis fiscal), dont les responsables ou les ayants droit de fait étaient Abdul Rahman El Assir, Amir Lodhi et Ziad Takieddine.

Certains de ces mouvements financiers ont eu pour destination finale la France et pourraient concerner des flux de corruption destinés, in fine, à des décideurs politiques français, selon des sources concordantes.
Les noms de ces trois agents d’influence (MM. El Assir, Takieddine et Lodhi) sont bien connus des autorités françaises et pakistanaises puisqu’ils sont apparus, en 1994, dans le cadre de la vente au régime d’Islamabad de trois sous-marins Agosta par le gouvernement de l’ancien premier ministre Edouard Balladur. Montant de l’opération: 825 millions d’euros – dont 10,25 % de commissions..."
lien direct : http://www.mediapart.fr/journal/france/041109/karachi-revelations-sur-la-piste-des-comptes-suisses


AFFAIRE DE KARACHI : UN EX- RESPONSABLE DE LA DCN OUVRE LA PISTE INDIENNE
Mediapart, 4 novembre 2009 Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"...Jean-Marie Boivin, l’homme que l’on présente parfois comme l’«Alfred Sirven» de l’armement, par allusion à celui qui détenait les secrets les plus inavouables d’Elf-Aquitaine, a enfin parlé. Dans le cabinet du juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, qui enquête sur les causes de l’attentat qui avait causé la mort, le 8 mai 2002, de onze employés français de la Direction des constructions navales (DCN) à Karachi, cet ancien responsable financier de la DCN, interrogé en qualité de témoin le 23 octobre, a ouvert une nouvelle piste.


L’attaque contre les intérêts français n’aurait rien à voir avec les islamistes pakistanais ou Al-Qaida (comme le soupçonnait initialement la justice), pas plus qu’avec un règlement de comptes lié à des commissions qui n’auraient pas été payées par la France à l’occasion de la vente de sous-marins Agosta (thèse privilégiée par les juges Marc Trévidic et Yves Jannier depuis 2008), mais pourrait avoir été le fruit d’une vengeance de militaires pakistanais, furieux que la France ait vendu des sous-marins de type Scorpene au grand ennemi du régime d’Islamabad, l’Inde.


Au cours de son audition, dont Mediapart a pu prendre connaissance, M. Boivin a révélé qu’à l’occasion du contrat Agosta, signé en 1994 entre la marine pakistanaise et DCNI (branche commerciale de la DCN), une clause confidentielle avait été ajoutée, à la demande d’Islamabad. Cette clause a pris la forme, selon M. Boivin, d’une «contre-lettre», c’est-à-dire une convention secrète qui contredit, en les annulant ou en les modifiant, des dispositions contenues dans un contrat. «Ce qui est intéressant dans cette contre-lettre, c’est qu’il s’agissait d’un engagement de la France et de DCNI de ne pas vendre de sous-marins à l’Inde», a précisé le témoin. M. Boivin s’est montré précis sur ses sources: «Je tiens cette information de Mme Joyeux [membre de l'équipe de DCNI] elle-même ainsi que de divers techniciens et ingénieurs qui faisaient partie de l’équipe de négociation..."
lien direct : http://www.mediapart.fr/journal/france/041109/affaire-de-karachi-un-ex-responsable-de-la-dcn-ouvre-la-piste-indienne


CE QUE RÉVÈLENT LES NOTES DE LA DGSE
Mediapart, 3 novembre 2009, Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"...De manière assez surprenante, aucune des quarante notes déclassifiées par le gouvernement ne mentionne le contrat Agosta de 1994, dont certaines clauses sont encore tenues secrètes. Les services secrets français, comme Mediapart l’a déjà raconté, se sont pourtant longtemps intéressés à deux intermédiaires d’origine libanaise, Ziad Takieddine et Abdul Rahman El Assir, qui ont joué un rôle décisif dans ce contrat et qui sont aujourd’hui ouvertement suspectés d’avoir redistribué une partie de leurs commissions à des décideurs, en France comme au Pakistan. Détail qui n’en est peut-être pas un: les quarante notes remises aux magistrats sont toutes estampillées «confidentiel défense», le niveau de protection le plus faible. Aucun document classé «secret défense», ni a fortiori «très secret défense» (le plus haut niveau de classification), ce qui peut sembler également assez intrigant pour une affaire de cette ampleur. «La DCN a été prise pour cible en raison de sa vulnérabilité»

[...]

La totalité des documents déclassifiés par le gouvernement, dont on peut dès lors raisonnablement supposer qu’ils ne reflètent que de manière partielle le travail des services de renseignements français sur l’affaire de Karachi et ses possibles ramifications, se focalise exclusivement sur l’implication éventuelle d’Al-Qaida dans l’attentat du 8 mai 2002. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les documents en question n’offrent guère de certitudes sur ce point.

Dès le 16 mai 2002, soit huit jours après l’attaque qui a tué quinze personnes (dont onze Français) et blessé grièvement douze autres, la DGSE écrit que «le caractère discret de la présence française au Pakistan et de ses interventions en Afghanistan ne justifiait pas en soi cet attentat». Mais elle ajoute que le «caractère symbolique de la cible [des Occidentaux travaillant pour le compte de la marine pakistanaise, NDLR] et surtout la facilité d’approche» ont «pesé dans le choix des terroristes».

Une autre note du même jour précise: «A l’évidence, les autorités pakistanaises entendent très fermement écarter toute piste intérieure qui ne pourrait susciter qu’un débat interne problématique. En engageant la responsabilité d’Al-Qaida, Islamabad doit cependant impérativement trouver un acteur extérieur qui ne mettra pas en cause la stabilité du pays, notamment en zone pachtoune où le dialogue est déjà difficile avec l’Inde.» Six jours plus tard, les services français, qui jugent «de plus en plus probable que l’équipe de la DCN ait été prise pour cible en raison de sa vulnérabilité», insistent: «La responsabilité de groupes pakistanais opposés à la politique de Musharraf demeure la plus probable en dépit des accusations contre Al-Qaida.» Une autre note, qui souligne que «la piste intérieure [est] volontairement occultée par Islamabad», suggère que l’attentat «pourrait avoir pour origine des raisons politiques intéreures».

Une «fausse preuve forgée» par la police pakistanaise
Accréditant l’idée d’une enquête biaisée à Karachi, la DGSE fait état, dès le 3 juin 2002, dans un rapport intitulé «Attentat de Karachi: vers la piste pakistanaise», de la volonté des services de sécurité pakistanais d’«écarter» désormais une implication d’Al-Qaida pour des raisons de politique intérieure. «Ils en sont aujourd’hui réduits à évoquer de façon informelle les hypothèses les plus douteuses [comme] une responsabilité des services américains de renseignements infiltrés au sein d’Al-Qaida», poursuit le document.

Deux semaines plus tard, les services secrets français évoquent une «enquête dans l’impasse» et affirment que «la piste des groupes fondamentalistes pakistanais demeure la plus crédible». Hypothèse qui sera appuyée par une note du 18 décembre 2002 selon laquelle Al-Qaida et le terrorisme international ne seraient donc pas à l’origine de l’attentat. Celui-ci «semble de plus en plus devoir être relié à un contexte purement local», écrit la DGSE. Qui ajoute: «Il sera d’autant plus difficile d’en identifier les réels commanditaires.» Suivant manifestement pas à pas les développements de l’enquête de la police pakistanaise, les services secrets français évoquent le 23 décembre 2002 une «zone d’ombre» majeure. Le seul indice matériel censé confondre un certain Asif Zaheer, suspecté d’être l’un des principaux responsables de l’attentat, est selon la DGSE «une fausse preuve forgée pour l’occasion puisque ce livret était en possession du Criminal Investigation Departement depuis de nombreux mois». Il s’agit en l’occurrence du livret d’immatriculation de la Toyota ayant servi, le 8 mai 2002, à l’attaque suicide contre le bus de la DCN et dont Asif Zaheer aurait été en possession.

Plus loin, la DGSE évoque à propos d’explosifs découverts chez le même Zaheer, sur la foi de confidences recueillies «en privé» auprès d’enquêteurs pakistanais, «un montage du chef de la police» qui «aurait elle-même dissimulé des détonateurs». Les expertises menées sur les lieux de l’explosion par la police scientifique parisienne ont par ailleurs permis de déterminer que les explosifs trouvés au domicile de Zaheer (du nitrate d’ammonium) ne correspondaient pas à ceux utilisés contre la DCN – du TNT militaire.

Le 14 mars 2003, trois jours avant l’ouverture du premier procès d’Asif Zaheer et de l’un de ses complices supposés, la DGSE se dit convaincue par avance que «ce procès ne permettra pas d’identifier les réels commanditaires de l’attaque suicide». Condamné à mort en première instance, Asif Zaheer sera finalement acquitté, le 5 mai 2009, par la cour d’appel de Karachi. Faute de preuves. Un autre suspect, Mohammad Sohail Habi, condamné à mort par contumace, a lui aussi été acquitté le 30 octobre dernier par la justice pakistanaise pour le même motif. La principale « faiblesse » de l’enquête officielle

A partir de septembre 2003, la DGSE semble ne plus savoir sur quel pied danser s’agissant des responsables de l’attentat. Dans une note du 8 septembre, elle affirme d’abord que «l’attentat anti-français du 8 mai 2002 a été perpétré par des activistes de la mouvance sectaire pakistanaise. Cette action a été partiellement financée par un membre d’Al-Qaida malgré les consignes de Ben Laden puisque cheikh Mohamed confirme le rôle joué par Zaheer, alias Shujah, chef du groupe responsable de l’attentat du 8 mai 2002».
Puis elle ajoute, en commentaire, que «les explications de cheikh Mohamed n’expliquent [sic] pas les motivations des terroristes quant au choix de la DCN».

Et plus le temps passe, plus les services secrets français paraissent être certains de l’implication d’Al-Qaida sans que, pour autant, de nouveaux éléments déterminants n’aient émergé. Ainsi, dans un rapport du 8 avril 2005, les agents de la DGSE, qui parlent d’un attentat commis par le «deuxième cercle d’Al-Qaida», affirment que «les derniers renseignements recueillis permettent de considérer qu’Abou Faraj al-Libi, responsable des opérations d’Al-Qaida, est impliqué dans la formation et le financement des auteurs de cette action». Intitulée «Al-Qaida commanditaire de l’attentat contre la DCN à Karachi», une note du 6 juillet 2005 se veut encore plus affirmative. Insistant sur l’importance d’Abou Faraj al-Libi, arrêté quelques semaines plus tôt et accusé d’avoir «joué le rôle d’intermédiaire entre un cadre au sein d’Al-Qaida restant à identifier et les protagonistes de l’attentat», le document se conclut par cette curieuse formule: «L’identité du véritable commanditaire est encore inconnue, en revanche son appartenance à Al-Qaida ne fait plus de doute.»

Dans une note du 9 septembre 2005, la DGSE, qui souligne qu’Abou Faraj al-Libi aurait «nié toute implication d’Al-Qaida dans l’attentat», évoque les confessions d’un cadre de l’organisation de Ben Laden, soulignant que «[ses] réponses ne permettent pas d’identifier un commanditaire spécifique pour l’attentat de la DCN mais confirment que l’opération a été financée par Al-Qaida et réalisée par un groupe pakistanais local, le HUMAA».

Le 17 février 2006, les services français confirment que «la principale faiblesse de l’enquête officielle demeure la méconnaissance des commanditaires et du mode de financement de l’attentat». Tout en observant que «le service [la DGSE, NDLR] a néanmoins recueilli plusieurs renseignements indiquant l’implication des cadres d’Al-Qaida». Sans qu’il soit possible de savoir avec précision l’ampleur et l’exactitude de ces «renseignements».


[...]

Au terme de la lecture des liasses de documents déclassifiés par le gouvernement, une étrange impression de confusion subsiste, qu’il s’agisse, au Pakistan, des manipulations policières et de la lutte antiterroriste à géométrie variable, ou, côté français, de l’obstination des services de renseignements français à privilégier la piste menant à Al-Qaida, pourtant initialement écartée. Reste surtout une béance: l’absence de tout élément susceptible d’infirmer ou de confirmer la principale hypothèse d’enquête des juges, à savoir la piste des rétrocommissions occultes qui ont pu profiter au clan Balladur à l’approche de l’élection présidentielle de 1995. Selon cette thèse, c’est l’arrêt du versement des commissions dues par la France, décidé par les chiraquiens après l’élection de leur poulain, qui serait à l’origine de l’attentat." lien direct : http://www.mediapart.fr/journal/france/031109/affaire-de-karachi-ce-que-revelent-les-notes-de-la-dgse

mercredi 4 novembre 2009

[video] Interview d'Eva Joly sur le Karachigate - France 2

Interview d'Eva Joly à la suite du reportage de "complément d'enquête" sur "l'affaire des retrocommissions" P.S : Je cherche l'intégralité de l'émission.


dimanche 1 novembre 2009

[video] quand le karachigate s'invite à l'assemblée nationale

Bernard Cazeneuve député PS, interpelle le premier ministre sur l'affaire de Karachi.

Y a t-il oui ou non un système de commissions adossé à ce contrat ?
Est-il vrai que 85% des commissions ont été versées dès 1994 pour un contrat achevé en 2008 ?
Est-il vrai que des sociétés off-shore ont été mises en place pour poursuivre le versement des commissions ?

Réponse de Michèle Alliot-Marie...

vendredi 23 octobre 2009

[Lettre des familles des victimes] - [octobre 2009]

"Les dernières révélations de Libération et de Mediapart (cf. articles du 17 Octobre 2009) vont dans le sens de l’intérêt du juge d’instruction concernant la piste d’un attentat en lien avec le contrat Agosta, contrat sur lequel nos proches étaient missionnés.

Bien que ne possédant pas (encore ?) de preuve matérielle liant l’attentat à l’arrêt du versement de commissions, un certain nombre de vérités s’imposent dans ce dossier :

 1.      La Haute Cour du Sindh (province pakistanaise) a ordonné la relaxe de Rizwann et Zaheer, condamnés à mort en 2003, pour manque de preuve voire aveux contraints et forcés …

La piste islamiste s’éloigne donc de plus en plus !

 2.       Selon un ancien dirigeant de la DCN, M. Menayas, auditionné en mai par le juge Trévidic, une part des commissions (celle destinée au « political level ») a été stoppée par Jacques Chirac en 1996 en raison de soupçons de rétrocommissions – illégales même avant 2000. Ces révélations de M. Menayas ont été accréditées par l’ancien ministre de la Défense de J. Chirac, Charles Millon, et des documents internes de DCNS…

Donc l’arrêt du versement des commissions ne semble pas être une légende ! 

 3.       2 documents ont été perquisitionné au siège de la DCN ces derniers mois : l’un évoque les moyens pour la DCN et sa filiale DCNI de récupérer les sommes qui n’ont pas été versées aux intermédiaires du contrat Agosta (4% de 825 millions d’euros tout de même !) ; l’autre indique que l’intermédiaire missionné par la DCN a agi en «violation de la clause prohibant les retours des commissions en France »…

La DCN aurait donc été « au parfum » des rétrocommissions illégales.
 
Pendant ce temps, Monsieur Sarkozy refuse toujours de nous recevoir, faisant de nous des parias … des indésirables au pays des non dits et des tabous !! Il n’est apparemment pas de bon ton, en France, de chercher la vérité à tout prix …

 
  

Pour nous soutenir, signez la pétition

« NON AU MEPRIS DU CHEF DE L’ETAT A L’EGARD DES FAMILLES DES VICTIMES DE L’ATTENTAT DE KARACHI ! »"

[Revue de presse] - [31] - [23 octobre 2009]

Letemps.ch
"Il est vrai que les rumeurs qui entourent le dossier incitent à la prudence. Il est notamment question d’un coffre renfermant des documents explosifs, au Luxembourg ou en Suisse, où figurerait le nom de Nicolas Sarkozy. Il était ministre du Budget à l’époque du contrat et chargé, à ce titre, d’approuver les commissions versées en marge des contrats d’armement. Après sa victoire à la présidentielle de 1995, Jacques Chirac avait interrompu les versements liés aux sous-marins, qu’il soupçonnait d’alimenter les réseaux de son rival Edouard Balladur, mentor de Nicolas Sarkozy.

Attentat de Karachi
Cette dimension politique – qui reste mal documentée – explique l’excitation des médias français pour le sujet. Deux livres et une émission de Canal + sont en préparation, pour explorer d’hypothétiques connexions entre la vente des sous-marins et l’attentat qui a coûté la vie à 11 ingénieurs venus les assembler, en 2002 à Karachi. Mercredi, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a annoncé que les documents confidentiels réclamés par les juges chargé du dossier avaient été déclassifiés, une promesse faite par Nicolas Sarkozy l’été dernier.
L’enquête ouverte en France s’intéresse aussi à l’aspect financier du contrat. Et sur ce point, les enquêteurs suisses sont formels: «Il y a, dans notre dossier, beaucoup de réponses aux questions que se posent les Français...»


jeudi 22 octobre 2009

[Revue de presse] - [30] - [22 octobre 2009]

KARACHI : GUERRES, MENSONGES ET TRAHISON
Juan, Sarkofrance
"...Secundo, la vente de ces sous-marins en septembre 1994, pour 850 millions d'euros, aurait permis au clan Balladur de récupérer plusieurs dizaine de millions d’euros pour financer, notamment, la campagne présidentielle d’Edouard Balladur au printemps 1995. Pour mémoire, Balladur a dépensé quelques 90 millions d'euros pour sa campagne... sans le soutien du RPR de l'époque, rangé derrière Jacques Chirac.

On sait depuis que Nicolas Sarkozy, alors ministre du budget, avait parfaitement connaissance de la création de deux sociétés intermédiaires devant servir de véhicule financier au versement de commissions occultes vers le Pakistan. Cette semaine, Mediapart fait une nouvelle révélation :
« Les juges d’instruction Marc Trévidic et Yves Jannier, chargés de l’enquête sur l’attentat de Karachi, disposent désormais au dossier de deux documents explosifs issus de la Direction des constructions navales (DCN). Ils confirment, noir sur blanc, la piste du versement de rétrocommissions en 1994-1995 à des responsables politiques français en marge d’un important contrat d’armement avec le Pakistan ».
Selon Mediapart, les deux juges ont mis la main sur deux documents (dont l’un est se dénomme « Concultancy agreement 12 juillet 1994 – Reprise de provision ») saisis dans le cadre d’une instruction annexe. Ces documents « évoquent les moyens pour la DCN et sa filiale DCNI de récupérer les sommes qui n’ont pas été versées aux intermédiaires du contrat Agosta. Ceux-ci devaient toucher, au total, 4 % du montant global du contrat (825 millions d’euros) jusqu’à ce que le versement de 15 % des commissions – soit environ 5 millions d’euros – ait été stoppé net en 1996 par Jacques Chirac, le reste ayant été déjà payé dans un délai inhabituellement court pour ce type de contrat. »

Pire, selon l’un de ces documents, l’un des intermédiaires missionné par la DCN, et agréé par les autorités françaises de l'époque, a agi en «violation de la clause prohibant les retours des commissions en France». Le rapport n'émet qu'une légère précaution :
«Bien entendu, la violation de cette disposition [interdisant le versement de rétro-commissions] devra être établie, preuve à l’appui. Nous partons du principe que cette preuve pourra être apportée bien que DCNI ne dispose à notre connaissance d’aucun élément à cet égard, en dehors des déclarations et instructions en provenance des autorités françaises.»
Un autre témoignage, recueilli par les juges, révèle que le versement des commissions vers le Pakistan aurait duré... jusqu'en 2008, plus de huit ans après que l'OCDE ait interdit de telles pratiques. Le 2 octobre dernier, l'ancien directeur général délégué de DCN Alex Fabarez, a été auditionné les deux magistrats. En mai dernier, son collègue ancien directeur financier de la DCN avait expliqué que les commissions par les FRançais aux Pakistanais s'élevaient à 10% du contrat, soit 85 millions d'euros. Une partie, 6,25%, était destinée aux militaires pakistanais, en transitant par la Sofema, dont l'Etat est actionnaire. Ces commissions ont perduré au moins jusqu'en septembre 2008. Le solde, soit 4% du contrat, était destinait à corrompre des politiques pakistanais. Un intermédiaire, Ziad Takieddine, imposé par le gouvernement Balladur, était en charge de leurs versements et transits...."
lien direct : http://sarkofrance.blogspot.com/2009/10/karachigate-guerres-mensonges-et.html

mercredi 21 octobre 2009

[Revue de presse] - [29] - [21 octobre 2009] - [Secret défense levé sur 40 docs]

ATTENTATS DE KARACHI : DES DOCUMENTS DECLASSIFIES REMIS A LA JUSTICE
Le Monde.fr, Reuters
"Des documents réclamés par les juges chargés de l'instruction sur l'attentat de Karachi de 2002 ont été déclassifiés mardi 21 octobre, a annoncé mercredi la ministre de la justice, Michèle Alliot-Marie. Le 8 mai 2002, un kamikaze avait précipité un véhicule bourré d'explosifs sur un bus, tuant 14 personnes, dont 11 ingénieurs et techniciens français de la Direction des constructions navales (DCN), qui travaillaient sur place à la construction de sous-marins de type Agosta..."
lien direct : http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/10/21/attentats-de-karachi-des-documents-declassifies-remis-a-la-justice_1257023_3224.html#xtor=RSS-3208

ATTENTAT DE KARACHi : LE SECREDT DEFENSE LEVE SUR 40 DOCUMENTS (ALLIOT-MARIE)
Yahoo, AP
"Le ministre de la défense Hervé Morin a déclassifié mardi "l'ensemble des documents qui lui avaient été demandés" par les juges d'instruction en charge de l'enquête sur l'attentat de Karachi du 8 mai 2002, a déclaré mercredi la garde des Sceaux Michèle Alliot-Marie lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée..."
lien direct : http://fr.news.yahoo.com/3/20091021/tpl-justice-dcn-karachi-secret-defense-cfb2994.html

samedi 17 octobre 2009

[Revue de presse] - [28] - [17 octobre 2009] - De nouveaux éléments...


L'ARGENT AU COEUR DE L'ATTENTAT DE KARACHI
Renaud Lecadre, Liberation

"De nouveaux éléments, dévoilés par «Libération», enterrent la piste islamiste et confortent l’hypothèse d’un différend politique autour du versement de commissions occultes entre la France et le Pakistan..."
lien direct : http://www.liberation.fr/societe/0101597665-l-argent-au-c-ur-de-l-attentat-de-karachi

AFFAIRE DE KARACHI, LA DCN CONFIRME LA PISTE DE RETROCOMMISSIONS EN FRANCE
Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme, Mediapart
"...Dans le cas du Pakistan, les juges Trévidic et Jannier ont récupéré ces derniers mois deux documents saisis lors d’une perquisition au siège de la DCN dans le cadre d’une affaire financière annexe, mais dont certains éléments ont été versés au dossier antiterroriste. Ces documents, non signés et non datés, mais extrêmement circonstanciés, font partie d’un lot de notes dont la première d’entre elles est à en-tête de la DCNI, une filiale de la DCN chargée de la commercialisation de son matériel de guerre.

Ils évoquent les moyens pour la DCN et sa filiale DCNI de récupérer les sommes qui n’ont pas été versées aux intermédiaires du contrat Agosta. Ceux-ci devaient toucher, au total, 4% du montant global du contrat (825 millions d’euros) jusqu’à ce que le versement de 15% des commissions – soit environ 5 millions d’euros – ait été stoppé net en 1996 par Jacques Chirac, le reste ayant été déjà payé dans un délai inhabituellement court pour ce type de contrat

Dans l’un de ces documents, titré «Concultancy agreement 12 juillet 1994 – Reprise de provision», il est clairement indiqué que l’intermédiaire missionné par la DCN a agi en «violation de la clause prohibant les retours des commissions en France». C’est la première fois que l’hypothèse des rétrocommissions est évoquée aussi frontalement dans un document émanant de la DCN. Il est également indiqué, sous la rubrique «Discussion», que la DCN serait en droit de réclamer «le remboursement des commissions déjà réglées».

«Bien entendu, la violation de cette disposition [interdisant le versement de rétro-commissions] devra être établie, preuve à l’appui. Nous partons du principe que cette preuve pourra être apportée bien que DCNI ne dispose à notre connaissance d’aucun élément à cet égard, en dehors des déclarations et instructions en provenance des autorités françaises.» Il n’est pas inutile de relever la certitude avec laquelle il semblerait que la «preuve» de ces rétrocommissions, qui ont toujours été prohibées par le droit français, «pourra être apportée»…

Le document en question date, selon toute vraisemblance, de l’été 2000 puisqu’il évoque l’entrée en vigueur «d’ici deux ou trois mois» de la convention OCDE contre la corruption d’agents étrangers dans le cadre des marchés d’armement. Or, celle-ci date de septembre 2000.

Dans une autre note, similaire dans sa forme, mais également non datée et non signée – ce que l’on peut comprendre vu l’extrême sensibilité du sujet –, on peut lire que «la DCNI a décidé en 1996 d’interrompre le versement dû au Consultant après avoir été informé par les autorités françaises du fait qu’une partie des commissions était susceptible de bénéficier à des intérêts français».

Le document, qui fait expressément référence au contrat du 21 septembre 1994 (date de la signature du contrat Agosta avec le Pakistan), indique par ailleurs que «les commissions ont été versées jusqu’au 15 juillet 1996 avec quelques retards en 1995 ayant fait l’objet d’une relance du consultant en octobre 1995». Puis que les paiements ont été «bloqués» en juillet 1996 «sur instructions des autorités françaises faisant état de retours illicites de tout ou partie des commissions en France». L’interdiction de se livrer à tout versement de rétrocommissions était, d’après la DCN, mentionnée dans l’article 9 du contrat signé avec les intermédiaires

L'auteur de la note va plus loin. «Compte tenu des sanctions pénales frappant les faits de corruption commis en France, écrit-il, cette disposition contractuelle est fondamentale et sa violation constitue une rupture contractuelle justifiant la résiliation du contrat...»"

lien direct : http://www.mediapart.fr/article/offert/cf9dde56c3421bc95c3186b4e77456e2


KARACHI, LA PISTE DES RETROCOMMISSIONS CONFORTEEE
Nouvelobs.com
"...La piste islamiste, montée de toutes pièces ?
Libération s'est procuré les conclusions écrites par les magistrats chargés d'examiner cette affaire en appel, le 5 mai 2009.
Celles-ci affirment qu'"aucune preuve n'a été produite par l'accusation pour montrer que les deux justiciables sont à l'origine de l'explosion" qui a tué 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN) à Karachi le 8 mai 2002.
Les deux militants, Mohammad Rizwan et Asif Zaheer, soupçonnés d'appartenir à l'internationale islamiste, tenus pour coupable et condamnés à mort, doivent être relâchés. Selon ce rapport, le seul témoignage est "le résultat d'une construction" des policiers pakistanais : l'unique témoin est un vendeur de pain ambulant, présenté tardivement par la police pakistanaise et qui affirme avoir vu les deux hommes ensembles quelques mois avant l'attentat.
D'autre part, les aveux d'Asif Zaheer lui auraient été arrachés, au bout de 23 jours de détentions dans des conditions qui ne sauraient les rendre crédibles.
Le quotidien pointe également une autre incohérence : l'explosif mentionné dans le rapport de police ne correspondrait pas à celui identifié par un laboratoire d'experts parisiens chargé d'analyser les débris recueillis le jour de l'attentat. Selon ce laboratoire, c'est un explosif militaire à base de RDX qui aurait été utilisé, alors que les rapports pakistanais parlaient de nitrate d'ammonium..."
lien direct : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/international/proche_moyenorient/20091017.OBS4905/karachi__la_piste_des_retrocommissions_confortee.html