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"Il est vrai que les rumeurs qui entourent le dossier incitent à la prudence. Il est notamment question d’un coffre renfermant des documents explosifs, au Luxembourg ou en Suisse, où figurerait le nom de Nicolas Sarkozy. Il était ministre du Budget à l’époque du contrat et chargé, à ce titre, d’approuver les commissions versées en marge des contrats d’armement. Après sa victoire à la présidentielle de 1995, Jacques Chirac avait interrompu les versements liés aux sous-marins, qu’il soupçonnait d’alimenter les réseaux de son rival Edouard Balladur, mentor de Nicolas Sarkozy.
Attentat de Karachi
Cette dimension politique – qui reste mal documentée – explique l’excitation des médias français pour le sujet. Deux livres et une émission de Canal + sont en préparation, pour explorer d’hypothétiques connexions entre la vente des sous-marins et l’attentat qui a coûté la vie à 11 ingénieurs venus les assembler, en 2002 à Karachi. Mercredi, la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a annoncé que les documents confidentiels réclamés par les juges chargé du dossier avaient été déclassifiés, une promesse faite par Nicolas Sarkozy l’été dernier.
L’enquête ouverte en France s’intéresse aussi à l’aspect financier du contrat. Et sur ce point, les enquêteurs suisses sont formels: «Il y a, dans notre dossier, beaucoup de réponses aux questions que se posent les Français...»