1 / DÉVELOPPEMENTS JUDICIAIRES
AU COEUR DE LA SARKOZIE
==KARACHI : THIERRY GAUBERT MIS EN EXAMEN POUR SUBORDINATION DE TÉMOIN
20 Minutes.fr
"Déjà soupçonné de recel d'abus de biens sociaux dans l'affaire Karachi, l'ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, a été mis en examen mardi pour subornation de témoin, soupçonné d'avoir fait pression sur son épouse qui l'avait mis en cause."
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KARACHI : BALLADUR RÉAFFIRME QUE SA CAMPAGNE A ÉTÉ REGULIEREMENT FINANCÉE RÉGULIÈREMENT
Libération.fr 21.11/2011
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AFFAIRE KARACHI : L'OMBRE DE SARKOZY
Le Monde, Gerard Davet et Fabrice Lhomme 22/11/2011
Qualifiée de "fable" par Nicolas Sarkozy dès 2009, l'affaire de Karachi menace pourtant de parasiter sa - probable - campagne présidentielle. Le 22 septembre, l'Elysée, désireux d'éteindre l'incendie qui se propageait à la suite de la mise en examen de deux proches du président, publiait un communiqué pour assurer qu'il n'était en rien concerné par l'enquête judiciaire. "S'agissant de l'affaire dite de "Karachi", le nom du chef de l'Etat n'apparaît dans aucun des éléments du dossier", assurait le texte. L'examen de la procédure conduite par les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire contredit formellement cette affirmation péremptoire. A divers titres, M. Sarkozy est impliqué dans cette affaire, dont les développements l'embarrassent au plus haut point. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il soit, en l'état, mis en cause au sens judiciaire du terme.
Le budget, ministère-clé. Le volet financier de l'affaire de Karachi porte sur d'éventuelles rétrocommissions : des sommes prélevées sur plusieurs contrats d'armement signés entre 1993 et 1995 avec le Pakistan et l'Arabie saoudite auraient abondé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. A cette période, M. Sarkozy était en poste au budget. Or, institutionnellement, avec le ministre de la défense - François Léotard à l'époque -, celui du budget joue un rôle décisif dans les ventes d'armes en France. En effet, pour les opérations d'exportation de matériel militaire, la signature du ministre du budget doit accompagner celle de son homologue de la défense au bas du document rédigé lors de la conclusion d'un contrat. Il s'agit de la lettre dite "de garantie de l'Etat", par laquelle ce dernier s'engage à se porter financièrement garant de l'entreprise contractante.
Qu'il s'agisse des marchés Agosta (la vente de sous-marins au Pakistan pour 825 millions d'euros) ou Sawari II (l'achat par l'Arabie saoudite de frégates pour 2,8 milliards d'euros), les deux principaux contrats suspects signés fin 1994, Nicolas Sarkozy les a donc validés en connaissance de cause. Toutefois, si l'enquête a révélé que, par exemple, son ami Nicolas Bazire, alors directeur de cabinet du premier ministre, ou encore Renaud Donnedieu de Vabres, l'homme lige de François Léotard, avaient été directement au contact des intermédiaires, comme Ziad Takieddine, sur qui pèsent les soupçons de redistribution occulte, M. Sarkozy n'a jamais été cité comme ayant participé à ces négociations financières.
Par ailleurs, l'entourage du président aime à rappeler, s'appuyant notamment sur le compte rendu d'une réunion interministérielle du 29 juin 1994, que, dès le début des négociations avec Islamabad, les fonctionnaires de Bercy se sont montrés réticents à conclure le contrat Agosta. "A l'époque où il était ministre du budget, il avait manifesté son hostilité à ce contrat comme cela apparaît dans les pièces de la procédure", expliquait ainsi - faisant fi au passage du secret de l'instruction - le fameux communiqué de l'Elysée du 22 septembre. Sauf que l'argument peut être retourné, car cela signifie que M. Sarkozy donna son feu vert... contre l'avis de son administration.
D'autre part, cette position est en contradiction avec ce que déclarait M. Sarkozy à des journalistes, en novembre 2010 : "J'ai jamais été ministre de la défense, je suis pas au courant des contrats de sous-marins n égo ciés à l'époque avec un président qui s'appelle M. Mitterrand, (...) en tant que ministre du budget, je n'ai jamais eu à en connaître ni de près ni de loin." S'il n'en a jamais eu connaissance, comment peut-il soutenir s'y être opposé ?
Au coeur de la campagne Balladur. L'enquête portant sur un éventuel financement illicite de la campagne de M. Balladur en 1995, ses principaux acteurs sont susceptibles d'intéresser les juges. Certes, M. Sarkozy, comme il le rappelle souvent, n'était ni trésorier (rôle dévolu à René Galy-Dejean, témoin assisté), ni directeur de campagne (c'était Nicolas Bazire, mis en examen), mais "simple" porte-parole.
Dans les faits, il était beaucoup plus que cela. Principal conseiller du candidat, aux côtés de M. Bazire, il faisait partie des quatre hommes qui siégeaient en permanence au comité politique de la campagne. Et son chef de cabinet, Brice Hortefeux, s'occupait de l'organisation des meetings et donc de la collecte des espèces. Pour autant, aucune audition réalisée par les enquêteurs n'a attribué à M. Sarkozy le moindre rôle dans le financement de la campagne. Reste une question : le proche conseiller de M. Balladur, par ailleurs ministre du budget, pouvait-il ignorer l'origine des fonds qui alimentaient les caisses du premier ministre-candidat ?
Les mystères de la société Heine. Pour faire transiter les commissions suspectes versées en marge d'Agosta, la Direction des constructions navales (DCN, devenue DCNS) avait créé en 1994 une structure opaque, Heine, domiciliée au Luxembourg et gérée par Jean-Marie Boivin. Or, à en croire une chronologie saisie en 2007 par la police au siège de la DCN, M. Sarkozy aurait joué un rôle dans la constitution de cette société-écran.
Non signé, ce document manuscrit indique qu'en 1994, "EAR fait savoir officiellement à DCA que Nicolas Bazire, directeur du cabinet du premier ministre Balladur est d'accord (pour la constitution de Heine)". EAR, c'est Emmanuel Aris, vice-président de la DCN, et DCA, Dominique Castellan, alors président de DCN International (DCN-I). A la ligne suivante, il est indiqué : "Nicolas SARKOZY donne également son accord depuis le ministère des Finances - Bercy."
Reste qu'aucun élément matériel n'est venu conforter cette assertion, d'autant plus fragile qu'elle provient d'un document anonyme. D'autre part, dans une audition récente (le 28 septembre) devant les juges, M. Aris a atténué la portée de cette note. Il a assuré que la mention relative à M. Bazire "ne correspond(ait) pas à la réalité". "Je ne connais pas M. Bazire, je ne l'ai jamais rencontré et je n'ai jamais entendu dire qu'il ait donné son accord pour la création d'Heine."
[...]
Plus troublant, M. Sarkozy a été destinataire, comme d'autres ministres, d'une lettre de chantage adressée en 2006, alors qu'il était ministre de l'intérieur, par M. Boivin. Ce dernier, congédié par la DCN en 2004, cherchait à obtenir des compensations financières (8 millions d'euros), sous peine de "faire des révélations". D'après M. Menayas, M. Boivin aurait même fait passer ses messages menaçants à l'associé de M. Sarkozy dans son cabinet d'avocats, Me Arnaud Claude...
Ce n'est pas tout. En 2006, M. Boivin aurait été menacé physiquement par deux hommes envoyés par M. Sarkozy, selon des confidences faites par M. Boivin à M. Menayas. Les deux hommes en question ont depuis admis s'être rendus au Luxembourg pour "sonder" les intentions de M. Boivin, mais ont expliqué qu'ils avaient été mandatés par la DCN, et non par M. Sarkozy. Reste à savoir à quel titre, plus de dix ans après son départ de Bercy, celui qui était alors ministre de l'intérieur et candidat annoncé à la présidentielle fut destinataire des courriers de menaces de M. Boivin.
Des amis bien encombrants. Si M. Sarkozy est éclaboussé par cette affaire, c'est aussi parce que plusieurs de ses proches sont directement mis en cause : Nicolas Bazire et Thierry Gaubert sont mis en examen, Edouard Balladur pourrait subir le même sort, Brice Hortefeux sera forcément interrogé, d'autant qu'il est suspecté d'avoir livré des informations confidentielles sur l'enquête à M. Gaubert...
Et puis, il y a les liens entretenus par le premier cercle de la Sarkozie avec M. Takieddine - lui-même mis en examen. Certes, M. Sarkozy n'est pas un intime de l'homme d'affaires - au contraire de Jean-François Copé, M. Gaubert ou M. Hortefeux -, mais il est acquis que l'intermédiaire a joué, à plusieurs reprises depuis 2007, les émissaires au profit de l'Elysée. Claude Guéant a ainsi dû admettre qu'il était intervenu dans la libération des infirmières bulgares détenues en Libye. Mediapart a publié des documents indiquant que M. Takieddine s'était aussi prévalu de mandats de M. Sarkozy dans le cadre d'éventuels contrats avec l'Arabie saoudite, la Libye, la Syrie...
Là encore, rien de pénalement répréhensible, mais une nouvelle confirmation que l'ombre du chef de l'Etat plane sur ce scandale politico-financier."
lien direct: http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/21/affaire-de-karachi-l-ombre-de-sarkozy_1607002_3224.htmlKARACHI : PROCES CONTRE HORTEFEUX EN 2012
Europe1.fr 22/11/2011
"Le procès engagé par Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, contre Brice Hortefeux pour "diffamation" et "menaces" se tiendra le 18 octobre 2012, a décidé mardi le tribunal correctionnel de Paris, à l'occasion d'une audience de fixation. L'ancien ministre de l'Intérieur avait déclaré dans le Nouvel Observateur qu'il voulait "fracasser" Me Morice. L'avocat avait alors décidé de le citer en justice. Il demande 1 euro de dommages et intérêts et 20.000 euros au titre de frais de justice et la publication du jugement dans cinq quotidiens et cinq hebdomadaires."
lien direct: http://www.europe1.fr/France/Karachi-proces-contre-Hortefeux-en-2012-828183/AFFAIRE KARACHI : ELARGISSEMENT DE 'ENQUETE A UNE "PISTE CHIRAC"
20 Minutes.fr
"Les juges qui enquêtent sur une possible corruption en marge de contrats d'armement et de la présidentielle de 1995 ont obtenu l'élargissement de leur procédure à une nouvelle piste sur des réseaux présentés comme proches de l'ancien président Jacques Chirac, a-t-on appris vendredi de source judiciaire.
Le parquet de Paris a accordé aux juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire le réquisitoire dit «supplétif» pour «abus de biens sociaux» qu'ils avaient demandé après l'apparition dans le dossier de nouvelles dépositions et de nouveaux éléments.
Ils laissent penser que l'argent versé en marge de ces contrats d'armement, déjà supposé avoir financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, pourrait avoir ensuite alimenté ces supposés «réseaux Chirac» après l'accession du maire de Paris à l'Elysée la même année.Vieille de 16 ans, cette affaire trouble la droite car elle réveille de vieilles querelles et le nom de Nicolas Sarkozy, à l'époque des faits ministre du Budget et porte-parole de la campagne Balladur, figure en procédure, dans un rapport de police luxembourgeois concernant la création de structures off shore liées à l'argent des marchés."
Lien direct: http://www.20minutes.fr/societe/830592-affaire-karachi-elargissement-enquete-piste-chirac
2 / LES CADEAUX DE TAKIEDDINE
LES CADEAUX DE TAKIEDDINE
Sarkofrance
"... Depuis l'été dernier, nous avons beaucoup appris sur Ziad Takieddine. Le site Mediapart a lâché toutes sortes de révélations plus troublantes les unes que les autres: l'homme, proche de Jean-François Copé depuis 2001, n'a jamais payé d'impôt ni sur le revenu ni sur le patrimoine malgré une fortune qui se chiffre en dizaines de millions d'euros acquise grâce à des contrats d'armements français; Copé, quand débuta cette fabuleuse exonération fiscale, était à la fois ministre du Budget et fréquent invité de Takieddine, dans ses villas à Antibes ou à Beyrouth, yacht, ou piscine, ou des voyages à Londres, Venises ou au Liban. «J’ignorais évidemment que Takieddine ne payait pas d’impôts! » s'est défendu Copé. Evidemment.
[...]
Jean-François Copé confirmait il y a peu que Ziad Takieddine était son ami: « J’ai toujours assumé mes amitiés, je suis quelqu’un de très droit, très profond, très sincère » disait-il jeudi 17 novembre sur France 2. Il n'avait pas vraiment le choix. On l'a vu tout l'été en compagnie de l'homme d'affaire dans de nombreux clichés publiés par Mediapart.
Mais cette fois-ci, l'accusation franchit un cap.
1. Dimanche 20 novembre, le JDD publiait le procès-verbal de l'audition d'un témoin anonyme devant le juge Renaud van Ruymbeke. Ce témoin accuse Jean-François Copé d'avoir perçu de Ziad Takieddine de quoi règler les travaux d'aménagement d'un appartement de 160 mètres carrés acquis en 2004, rue Raynouard, pour 1,1 million d'euros: « Pour acheter ce bien, M. Copé aurait fait un prêt bancaire sur vingt ans. Par contre, M. Takieddine aurait remis de l’argent liquide à M. Copé pour l’achat et la rénovation ». L'ancien ministre s'est énervé: « On vient me rattacher à une histoire que je n'ai jamais vécue. Tout est bidon » a-t-il dénoncé à l'AFP dès dimanche. Et son ami Takieddine a complété: «Tout ça c'est de l'affabulation. Où sont les preuves ? ».
2. Selon le JDD, les juges enquêtent aussi sur un prétendu compte suisse « ouvert en juillet 2005 par la sœur du maire de Meaux et qui aurait été susceptible de lui servir de "compte de passage"». Copé a confirmé l'existence du compte mais nié en bloc toute malversation: « Tout cela est monstrueux et totalement faux! C’est n’importe quoi. Il n’a jamais été question d’argent entre Ziad Takieddine et moi, et je ne suis pas au courant d’un éventuel compte suisse de ma sœur. Vous me l’apprenez »
3. Mardi 22 novembre, ce témoin anonyme est sorti de son anonymat, il s'agit de Jean-Charles Brisard, un « consultant international » (précisent Match et Arrêt sur Images). Il réfute avoir accusé Copé d'utiliser un compte suisse (dont il confirme cependant l'existence) ni d'avoir touché de l'argent liquide de Ziad Takieddine pour financer les travaux de son nouvel appartement en 2004 (Mise à jour 12h45). Jean-Charles Brisard était un ancien responsable des jeunesses Balladuriennes pendant la campagne de 1995. Son nom a récemment fait surface dans l'affaire du Karachigate.
4. Dans la même période, un autre cadre de l'UMP, haut-fonctionnaire des douanes, fréquentait Ziad Takieddine qui, décidément, avait un carnet d'adresses bien fournis. Pierre-Mathieu Duhamel a été photographié en juillet 2002 sur le yacht de Takieddine, La Diva, fêtant sa récente Légion d'Honneur. Il était en compagnie de Thierry Gaubert, l'ami de Nicolas Sarkozy récemment mis en examen pour abus de biens sociaux dans le volet financier de l'affaire Karachi. Pierre-Mathieu Duhamel avait commencé sa carrière de haut-fonctionnaire au Budget avant d'échouer dans les Hauts-de-Seine version Pasqua après la défaite de la droite en 1988, puis revenir directeur adjoint de cabinet d'Alain Juppé en 1995, puis Directeur général des douanes et droits indirects et secrétaire général de Tracfin, le service anti-blanchiment du ministère des finances de 1996 à 1999. Actuellement président du comité stratégique du géant de l'audit KPMG, il est passé par LVMH où Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur (également mis en examen dans l'affaire Karachi) émargeait depuis l'échec balladurien en 1995. L'homme s'est presque excusé auprès de Mediapart: « J'ai été imprudent, je veux bien concéder ça. Léger aussi, peut-être, mais ces photos sur un bateau ne font pas de moi un intime de M. Takieddine.»
Entre 2002, date de sa nomination comme Directeur du Budget, et jusqu'en 2006 au moins, Duhamel « a accepté d'autres invitations de M. Takieddine, qui dissimulait alors la totalité de ses propriétés au fisc » a révélé Mediapart.
Résumons-nous:
1. Depuis 2002, Ziad Takieddine, qui a fait notamment fortune grâce à son rôle d'intermédiaire dans la conclusion de ventes d'armes français, ne paye aucun impôt en France.
2. Depuis 2002, il est devenu l'ami proche de Jean-François Copé qui deviendra lui-même ministre du Budget à compter de 2004.
3. Depuis 2002, il fréquente le Directeur du Budget du ministre de l'Economie."
Qui dit mieux ?
Lien direct: http://sarkofrance.blogspot.com/2011/11/les-cadeaux-de-takieddine_22.htmlAutre article :
CADEAUX DE TAKIEDDINE A COPE : MATCH CONTREDIT LE JDD
Arret sur Images 22/11/2011