dimanche 2 octobre 2011

[revue de presse] - [111] - [27-30 septembre 2011]

1. HORTEFEUX, AUDITION ET INTUITION


LES FAMILLES DE L'ATTENTAT DE KARACHI PORTENT PLAINTE CONTRE BRICE HORTEFEUX
Le Point 28/09
JM Décugis, M.Delattre, C.Labbé
"C'est une première dans l'histoire de la République. Brice Hortefeux, ancien ministre de l'Intérieur actuellement en poste au Château, est accusé de "subornation de témoin" et "d'entrave à la manifestation de la vérité". Les conseillers du président de la République sont eux aussi dans la tourmente, assignés pour "violation du secret de l'enquête, recel et complicité". Comme le révèle Le Point.fr, Me Olivier Morice, l'avocat des familles des victimes de l'attentat de Karachi, a porté plainte le 26 septembre auprès du procureur de la République de Paris pour ces différents motifs. Rappel des faits. Le 14 septembre, Brice Hortefeux appelle son ami de 30 ans, Thierry Gaubert, pour l'avertir : "Hélène (sa femme, NDLR) balance beaucoup. Mais ça m'embête de te le dire par téléphone. (...) Il y a beaucoup de choses." Or, à cette date-là, l'audition d'Hélène de Yougoslavie n'est connue que des enquêteurs et du juge Van Ruymbeke. Suite au coup de fil, Gaubert fonce chez son épouse et la menace, comme le prouverait un enregistrement audio réalisé par Mme Gaubert à l'insu de son mari. Comment Brice Hortefeux a-t-il su que la femme de son ami s'était confiée aux policiers alors qu'elle avait été entendue sous X justement pour préserver son anonymat ? Pour le déterminer, le parquet de Paris a bien ouvert une enquête préliminaire. Mais elle a été confiée à la PJ, celle-là même qui pourrait avoir fait remonter en douce l'information jusqu'à l'Élysée. Embarras La plainte pour "subornation de témoin" déposée par Me Morice est embarrassante pour Brice Hortefeux. Elle devrait en effet déboucher sur une ouverture d'information confiée à un juge d'instruction plus indépendant que le parquet. Pour l'avocat, l'ex-ministre de l'Intérieur a poussé son ami à exercer - comme il l'écrit dans l'assignation - "des pressions et des menaces sur son épouse pour qu'elle revienne sur son témoignage". Me Morice s'appuie pour démontrer la "subornation" sur un article du Monde dans lequel Hélène de Yougoslavie détaille les menaces dont elle a fait l'objet de la part de son mari : "Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi, car nous ne sommes pas divorcés." L'épouse menacée n'a pas cédé, mais l'avocat rappelle que, selon l'article 434-15 du Code pénal, "pour qu'il y ait subornation de témoin, il n'est pas nécessaire que la subornation ait été suivie d'effet".
suite de l'article : http://www.lepoint.fr/politique/exclusif-les-familles-des-victimes-de-l-attentat-de-karachi-portent-plainte-contre-brice-hortefeux-27-09-2011-1377977_20.php

...ET BRICE HORTEFEUX PORTE PLAINTE CONTRE L'AVOCAT DES FAMILLES


OLIVIER MORICE / RFI
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Autre video :
- OLIVIER MORICE AU 7/9 FRANCE INTER


HORTEFEUX A ÉTÉ AUDITIONNE COMME TÉMOIN
BFMTV



AFFAIRE KARACHI : HORTEFEUX A EU "UNE INTUITION"
TF1 29/09
L'ancien ministre de l'Intérieur a dénoncé sur France 2 une "avalanche de boules puantes" et affirmé qu'il n'était concerné "ni de près, ni de loin par l'affaire dite de Karachi". Il a expliqué avoir téléphoné à l'un de ses amis en garde à vue dans ce dossier à la suite d'une "intuition". "Aujourd'hui, tout donne à penser qu'on n'est pas en quête de justice, qu'on n'est pas à la recherche de la vérité, qu'on est dans un combat exclusivement politique", a-t-il encore ajouté. [....] L'homme de confiance de Nicolas Sarkozy, interrogé durant plus de deux heures à la direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre (Hauts-de-Seine), a nié toute infraction. Il a répété en outre qu'il ne disposait d'aucun élément provenant du dossier judiciaire. "Une intuition qui se transforme en quasi-certitude" [...]  Brice Hortefeux n'est pas susceptible d'être inquiété dans l'immédiat, le parquet de Paris ayant choisi la voie d'une enquête préliminaire pour "violation du secret professionnel et recel". Le parquet devra statuer en fin d'enquête


2. TAKIEDDINE

TAKIEDDINE DEMANDE A SARKOZY LA LEVEE TOTALE DU SECRET DEFENSE
Libération
" «Je dis au président de la République, je lui suggère: Arrêtez tout de suite, puisque vous êtes garant de la Constitution, levez le secret défense sur tous les contrats et notamment sur Agosta, et notamment sur Sawari II», a-t-il déclaré, en parlant des contrats de vente de sous-marins Agosta et de frégates Sawari II, respectivement au Pakistan et à l'Arabie saoudite en 1994. «Qu'on arrête de parler de n'importe quoi sur n'importe quoi!», a plaidé l'homme d'affaires franco-libanais sur la chaîne d'informations en continu. Parlant encore du chef de l'Etat français, Ziad Takieddine a lancé: «Franchement, il lui appartient de faire ça tout de suite, dans les 24 heures. C'est digne, il est digne, il le fera». Ziad Takieddine, intermédiaire central de contrats d'armement conclus en 1994 avec Islamabad et Ryad, a été mis en examen le 14 septembre pour des malversations présumées, sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
article complet : http://www.liberation.fr/politiques/01012362793-karachi-takieddine-demande-a-sarkozy-la-levee-totale-du-secret-defense

ITW TAKIEDDINE / BFM TV



RÉACTION DE L'AVOCAT DES FAMILLES


Autres articles
- AFFAIRE TAKIEDDINE, LA POLICE PISTE DES VOYAGES DE SARKOZY ET COPE, Mediapart (article payant)

LES DOCUMENTS QUI PROUVENT LE LIEN ENTRE SARKOZY ET TAKIEDDINE, Mediaprt (article payant)



3. GUAINO ET LA CONTRE-ATTAQUE ÉLYSÉENNE

MEDIAPART FACE A L'ELYSEE, C'ETAIT "MOTS CROISES" SUR FRANCE2
Mediapart, Edwy Plenel 28/09
".... La proposition était loyale, sans piège aucun, et je l'ai donc acceptée, même si la capacité de cette présidence, depuis 2007, à endosser tous les rôles et à revêtir tous les costumes – policier, magistrat, banquier, général, diplomate et, maintenant, éditorialiste... –, au mépris de la séparation ou de l'équilibre des pouvoirs, ne laisse pas de surprendre. En route donc pour cinquante minutes de face à face entre Mediapart et le « conseiller spécial du Président de la République », auteur de nombre de ses discours, de celui de Dakar à celui de Toulon, numéro trois dans l'ordre protocolaire du cabinet présidentiel à l'Elysée.


Au cours d'une discussion collective préalable, lors de notre réunion quotidienne de la rédaction, le lundi matin, nous étions convenus que je devais m'en tenir à un rôle de journaliste, apportant des faits d'intérêt public et interpellant sur cette base le représentant du pouvoir. Dès le début de l'émission, j'ai compris que Henri Guaino voulait, tout au contraire, m'entraîner sur le terrain d'un affrontement directement politique, me plaçant en opposant systématique qui fonctionnerait à l'idéologie plutôt qu'à l'enquête, au préjugé d'opinion plutôt qu'à la vérité des faits. C'est ce que dévoile l'instant où Henri Guaino commence à dérouler un conducteur de l'émission, tentant de fixer l'ordre du jour en lieu et place d'Yves Calvi. Décidant de ne pas rentrer dans ce jeu élyséen, j'ai alors choisi de monter au filet, comme l'on dit au tennis (sport que je ne connais guère, ce n'est donc qu'une image), c'est-à-dire d'attaquer en passant d'une information à l'autre, d'une interpellation à une question, d'un fait à une révélation, etc., contraignant ainsi Henri Guaino à courir d'un côté à l'autre du court télévisuel. Ce zigzag a peut-être nui à la clarté ou à la cohérence de l'échange, mais c'était, me semble-t-il, la seule façon de casser les codes : ne pas accepter un échange d'idées totalement déconnecté de la réalité et de l'actualité qui, de surcroît, aurait brouillé les frontières entre le politique et le journaliste. En tout cas, il a réussi à énerver mon interlocuteur qui a perdu son calme, obligé de renoncer aux grandes tirades qu'il avait sans doute prévues pour défendre ce qu'il pense être la haute politique présidentielle face à la basse chronique affairiste. A chacun d'entre vous de juger du résultat. L'un des enseignements de cet échange est la contre-attaque choisie par l'Elysée sur le terrain des affaires, de la corruption qu'elles dévoilent et de la morale publique qu'elles interpellent. Résumé en trois temps : 1. Ce ne sont que des amalgames, des insinuations ou des mensonges, alors que Nicolas Sarkozy n'est aucunement concerné (même si ses amis ou collaborateurs les plus anciens ou les plus proches, eux, le sont); 2. Vous faites le jeu du « tous pourris » et le lit de l'extrême droite, comme la presse des années 1930 (les « méthodes fascistes » inventées par l'Elysée à propos de Mediapart dans l'affaire Bettencourt ne sont pas loin – lire ici notre article sur la campagne dont la presse en général et Mediapart en particulier ont été la cible); 3. C'est le retour de l'affaire Clearstream, ce complot destiné à abattre Nicolas Sarkozy avant 2007 (et dont la justice a, depuis, jugé qu'il fut plutôt exploité par ce dernier pour abattre son rival à droite, Dominique de Villepin). Il n'est pas certain que cet argumentaire, d'une grande pauvreté et d'une faible originalité, suffise à convaincre des troupes désorientées. Conforme au césarisme exacerbé de cette présidence, qui réduit le bien commun au salut d'un seul, le propos d'Henri Guaino m'a paru illustrer la nécrose du présidentialisme sarkozyste, dont l'obsession de puissance cache une immense fragilité et une peur infinie de l'avenir . Ainsi donc, à écouter son conseiller spécial, Nicolas Sarkozy, bien que responsable de rien – et surtout pas des vilains, copains et coquins qui l'entourent –, pourrait être le sauveur de tout. Au vu du résultat des sénatoriales, il serait étonnant que cette méthode Coué ait un quelconque impact sur les électeurs, y compris ceux traditionnellement de droite, alors que cette famille politique occupe l'Elysée depuis bientôt dix-sept ans, sans discontinuité depuis 1995, de Chirac à Sarkozy..."
suite de l'article : http://blogs.mediapart.fr/blog/edwy-plenel/270911/mediapart-face-lelysee-cetait-mots-croises-sur-france-2


COPE N'A RIEN "VÉCU DE TOUT ÇA"
Les coulisses de Sarkofrance 27/09



KARACHI : DES POLITIQUES ONT "DU SANG SUR LES MAINS" ACCUSE MAMERE
Lenouvelobs 27/09
Le député Vert Noël Mamère, a accusé, mardi 27 septembre, des responsables de droite d'avoir du "sang sur les mains" après l'attentat de Karachi. Le Premier ministre François Fillon a vivement réagi, se disant "scandalisé" par ces propos. Lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, Noël Mamère a interpellé François Fillon sur le dossier Karachi, qu'il a qualifié d'"affaire d'Etat". Il a dénoncé les "pressions exercées par (le) gouvernement pour mieux dissimuler une guerre de clans aux conséquences tragiques". Fillon "scandalisé" "Un certain nombre de nos responsables politiques ont sans doute du sang sur les mains", a même accusé l'élu écologiste, réclamant la levée du secret défense sur la totalité des documents et l'audition de "tous les protagonistes dans cette affaire, y compris le président de la République". "Le gouvernement est attaché à ce que toute la vérité soit faite dans cette procédure", lui a répondu le ministre de la Justice Michel Mercier..."


suite de l'article : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20110927.OBS1212/video-karachi-des-politiques-ont-du-sang-sur-les-mains-accuse-mamere.html