mercredi 5 mai 2010

[Revue de presse] - [47] - [04 mai 2010] - [sortie du livre]

ATTENTAT DE KARACHI, L'AFFAIRE QUI FAIT PEUR A SARKOZY
L'express.fr
A l'occasion de la sortie du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme "Le contrat" (stock) l'express consacre un dossier à l'attentat de Karachi, et publie des passages du livre.



UNE ENQUETE "CONFIDENTIEL DÉFENSE"
L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"...Jean-Louis Porchier, 63 ans, fait partie des "sachants", des initiés. [...] Son témoignage est édifiant. Tout commence à l'été 1995. Membre depuis quelques années déjà du Contrôle général des armées (l'Inspection générale du ministère de la Défense), Jean-Louis Porchier est nommé "rapporteur spécialisé auprès du comité des prix de revient des fabrications d'armement". Rapidement, le contrôleur général Porchier se spécialise dans le suivi des programmes navals. [Au printemps 1997, Jean-Louis Porchier obtient l'autorisation d'enquêter sur l'exécution du contrat Agosta, source de divers problèmes avec le Pakistan.] [...] Sa mission va durer près de deux ans. Un premier rapport est rendu en mai 1998. A l'issue duquel, devant les anomalies constatées, une seconde enquête lui est confiée, cette fois conjointement avec l'Inspection générale des finances (IGF). Le premier rapport sera inclus dans le second. Au mois de mars 1999, il rend son rapport définitif au ministre de la Défense. Que contient-il ? Le contrôleur général Porchier a beaucoup hésité avant d'accepter de se livrer. Et pour cause : le document est toujours classé "confidentiel défense", et donc parfaitement inaccessible. [...] M. Porchier a [...] accepté de résumer le contenu du fameux rapport. "J'ai mis au jour des fautes et des irrégularités qui méritaient des sanctions au niveau le plus élevé, je veux dire jusque dans l'entourage du ministre de la Défense de l'époque, François Léotard, révèle le contrôleur général. Je pense même que ça méritait d'aller au pénal. Que d'anomalies il y avait dans ce contrat ! On avait recours à DCNI alors qu'on n'aurait pas dû, il n'y avait aucun respect du code des marchés publics, et il n'y avait même pas de devis réel !...." ..."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/une-enquete-confidentiel-defense_889728.html


L'AMI QUI DERANGE
L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"De tous les acteurs de l'ombre qui peuplent le dossier, le personnage le plus actif dans les coulisses d'Agosta et de Sawari II est, de loin, l'homme d'affaires Ziad Takieddine. [...] Mais aujourd'hui, plus personne ne semble vraiment assumer sa proximité d'hier avec l'intermédiaire Takieddine. Comme s'il était subitement devenu un ami trop encombrant pour la Sarkozie. Jean-François Copé, par exemple, n'a pas donné suite à nos nombreuses sollicitations. En revanche, Brice Hortefeux, le ministre le plus proche de Nicolas Sarkozy, avec lequel il travaille depuis 1985, a accepté le principe d'une entrevue. L'actuel ministre de l'Intérieur a accordé cet entretien dans son bureau de la place Beauvau, sans le moindre conseiller pour y assister.

Avenant, il est apparu plutôt embarrassé au moment d'évoquer "le cas Takieddine". "Je l'ai rencontré une fois, au tout début des années 2000, lors d'un dîner chez un ami commun, dont je préfère taire le nom", s'est d'abord souvenu M. Hortefeux. [...] Lorsqu'on évoque sa présence en août 2005 dans la propriété du cap d'Antibes appartenant à M. Takieddine, le ministre de l'Intérieur concède : "C'est vrai, j'avais oublié. Mais je n'ai pas passé mes vacances chez lui ! En fait, ma belle-famille étant basée à Mougins, dans les Alpes-Maritimes, M. Takieddine m'avait invité à une grande soirée dans sa villa. Là encore, il y avait beaucoup de monde, y compris des hommes politiques français. Je me souviens y avoir vu Christian Estrosi et Jean-François Copé. Encore une fois, ce n'était qu'une soirée, d'ailleurs je suis parti parmi les premiers, je suis un couche-tôt." En y réfléchissant bien, M. Hortefeux admet une troisième rencontre, qu'il situe en 2009. "Oui, cela devait être l'année dernière, chez un ami commun." Ami dont, là encore, il préfère préserver l'anonymat...."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/l-ami-qui-derange_889725.html


NICOLAS SARKOZY DONNE SON ACCORD L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"[...] Les interventions du ministre Sarkozy ne se sont pas arrêtées là. Lors de son audition devant le juge Trévidic, le 23 novembre 2009, l'ancien directeur international de la DCN, Emmanuel Aris, a détaillé quant à lui la complexité des circuits de paiement des intermédiaires du contrat Agosta, faisant apparaître le rôle central joué par une société luxembourgeoise du nom de Heine, gérée par un certain Jean-Marie Boivin. Peut-être le personnage central du dossier, ce Boivin. Celui qui sait tout. Or, une perquisition réalisée début 2007 au siège de la DCN, dans le cadre de l'enquête financière confiée aux juges Jean-Christophe Hullin et Françoise Desset, a permis aux policiers de la Division nationale des investigations financières (DNIF) de mettre la main sur plusieurs documents internes à l'entreprise d'armement montrant que la société Heine avait été créée en 1994 avec l'aval de Nicolas Sarkozy, au mo-ment même où il validait le plan de financement peu orthodoxe du contrat Agosta. Parmi ces documents figure notamment une chronologie détaillée retraçant les principales dates de l'existence de Heine, entre 1994 et 2004."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/nicolas-sarkozy-donne-son-accord_889716.html


LE TRESOR DE BALLADUR

L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme

"Sitôt élu président de la République, Jacques Chirac n'a qu'une idée en tête. Couper les vivres à Edouard Balladur. [...] [Il] en parle dès son premier rendez-vous en tête à tête, dans son bureau de l'Élysée, avec le nouveau ministre de la Défense, Charles Millon. Ce dernier repart avec un "ordre de mission" on ne peut plus clair : faire le ménage dans les contrats d'armement et empêcher que les intermédiaires jugés trop proches du camp Balladur ne touchent leur dû. [...]
Rencontré à plusieurs reprises dans le cadre de cette enquête, M. Millon, initialement très réservé, a consenti à livrer certains secrets dont il est le détenteur. [...] "Ce sont des histoires dangereuses, je n'ai pas envie de prendre une balle", confiera-t-il un jour. Alors, Charles Millon a choisi de distiller ses confidences, comme autant de petits cailloux dont il nous incitait parfois explicitement à suivre la trace. "Le financement des balladuriens ? Mais tout est public ! Les faits sont là, il suffit d'ouvrir les yeux. Reprenez les coupures de presse de l'époque, tous ces déplacements en Arabie saoudite, par exemple..."

Le fac-similé d'un bordereau bancaire montrant le dépôt en 1995 de 10 500 000 francs sur le compte de campagne d'Edouard Balladur


lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/le-tresor-de-balladur_889575.html



LES AMIS SAOUDIENS
L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"Plus inhabituel encore, le couple El-Assir/Takieddine se trouve donc, exactement à la même période, au coeur d'un autre contrat d'armement signé par le gouvernement Balladur. Cette fois, le client est l'Arabie saoudite. Baptisé Sawari II, le marché porte sur des sommes bien plus importantes que celles en jeu dans le contrat Agosta : 2,9 milliards d'euros pour deux bâtiments de guerre, des frégates en l'occurrence - plus une troisième en option. [...] Décidément omniprésent, Ziad Takieddine se voit promettre 87 millions d'euros pour sa participation aux négociations de Sawari II. De quoi donner le tournis...."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-amis-saoudiens_889709.html



LES INTERMÉDIAIRES
L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"Son nom complet est Abdul Rahman Salaheddine El-Assir. Né le 26 avril 1950 à Beyrouth, il fait partie d'une caste très fermée : celle des vendeurs d'armes. Par commodité, on dit plutôt "intermédiaires", c'est moins péjoratif. [...] Sous le gouvernement d'Edouard Balladur (1993-1995), Abdul Rahman El-Assir réussit une prouesse. Il est choisi par les autorités françaises pour être l'intermédiaire dans les deux plus gros marchés d'armement du moment. Le premier est le contrat des sous-marins Agosta destinés au Pakistan, signé le 21 septembre 1994. Le second, dit "Sawari II", porte sur les frégates Lafayette vendues à l'Arabie saoudite, et signé le 19 novembre 1994. La DCN, constructeur des sous-marins et des frégates, est en première ligne sur les deux opérations, qui dépassent au total les 3,7 milliards d'euros...."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/les-intermediaires_889695.html


UN MINISTRE NOMME SARKOZY
L'express.fr / Extrait du livre de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme
"...Le ministre du Budget est celui qui, au sein du gouvernement français, valide les plans de trésorerie des contrats d'armement, les montages financiers, les lignes de crédit... Celui, aussi, qui donne son feu vert aux fameuses commissions versées à des intermédiaires, sous cette énigmatique appellation de "frais commerciaux exceptionnels" (FCE). Pour dire les choses sans détour, c'est donc lui qui donne son approbation - ou non - à l'enveloppe de pots-de-vin destinés aux responsables politiques, administratifs et/ou militaires du pays acheteur. Ce qui, en soit, n'avait rien d'irrégulier en 1994 puisque cette corruption, aussi immorale fût-elle, était encore parfaitement légale.
Mais l'affaire prend une tout autre ampleur quand il y a des raisons de penser - ce qui est le cas pour les contrats Agosta et Sawari II - qu'une partie des commissions versées se sont transformées en rétrocommissions destinées, elles, à financer des hommes politiques français. En toute illégalité, cette fois...."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/un-ministre-nomme-sarkozy_889605.html


QUATRE ENQUÊTES POUR UN ATTENTAT L'express
"...Aujourd'hui, pas moins de quatre enquêtes sont en cours, dont trois sous l'égide de la justice. La quatrième est menée par une mission d'enquête parlementaire de l'Assemblée nationale. Celle-ci doit remettre ses conclusions le 12 mai et a été le théâtre d'une bataille sourde entre le président (UMP), Yves Fromion, et le rapporteur (PS), Bernard Cazeneuve. Bras de fer entre politiques, tensions feutrées entre instruction et parquet, le caractère ultrasensible des investigations rend l'affaire d'autant plus délicate que les familles des victimes ne cessent de réclamer la vérité. Leur avocat, Me Olivier Morice, dénonce "une affaire d'Etat considérable" dans laquelle est engagée, selon lui, la responsabilité de Nicolas Sarkozy. En 1994 et 1995, l'actuel chef de l'Etat était le ministre du Budget du gouvernement du Premier ministre Balladur et le porte-parole de sa campagne..."
lien direct : http://www.lexpress.fr/actualite/politique/quatre-enquetes-pour-un-attentat_889574.html