vendredi 18 juin 2010

[Revue de presse] - [60] - [vendredi 18 juin 2010]

Lemonde.fr
"Le juge Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002, a confirmé l'existence de "rétro-commissions illicites" en marge du contrat de vente de sous-marins au Pakistan, a indiqué vendredi 18 juin un avocat des parties civiles de l'attentat, Me Olivier Morice, à l'issue d'une réunion avec le juge. Marc Trévidic a aussi annoncé qu'il demanderait en septembre la co-désignation d'un juge financier pour explorer cette piste, politico-financière, dans le cas où le parquet refuserait toujours d'ouvrir une procédure distincte."
lien direct : http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/06/18/karachi-le-juge-confirme-l-existence-de-retro-commissions-illicites_1375135_3224.html

VIDÉOS RUE 89 :







AFFAIRES : LA PRESSE ÉTRANGÈRE JUGE SÉVÈREMENT NOS MINISTRES
Nouvelobs.com
"...Karachi, nouveau Watergate ?

L'affaire la plus embarrassante concerne finalement le président de la République lui-même, avec l'attentat de Karachi : la justice explore la piste de rétrocommissions à des fins de financement politique. "Au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis, Nicolas Sarkozy serait mort !", s'avance Charles Bremner, "ce serait un énorme scandale qui resterait à la une de la presse pendant des semaines et des semaines. Le président Nixon a démissionné pour avoir fait espionner ses adversaires démocrates. Ce n'est rien à côté d'une affaire qui a indirectement provoqué la mort."

Et dans ces pays, Nicolas Sarkozy ne serait pas protégé par l'immunité présidentielle. "Le Chancelier allemand n'est pas au dessus des lois. Il pourrait par exemple être convoqué comme témoin", relève Gero Von Randow. "Si Barack Obama était mis en cause dans une affaire de financement occulte, ce serait extrêmement dangereux pour lui", souligne Ted Stanger. "Un procureur serait nommé, et si l'enquête établissait que les soupçons sont fondés, le président ferait face à une procédure d'impeachment."

lien direct : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100617.OBS5721/affaires-la-presse-etrangere-juge-severement-nos-ministres.html


L'EXISTENCE DE RETRO-COMMISSIONS ILLICITES EST CONFIRMÉE SELON UN AVOCAT Nouvelobs.com

"... Un magistrat critiqué. Les familles de victimes de l'attentat de Karachi (Pakistan) ont par ailleurs critiqué vendredi Yves Jannier, le magistrat à la tête du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, auquel elles reprochent de ne pas enquêter sur la piste d'un mobile financier à l'origine de l'attentat.

Premier vice-président du tribunal de grande instance de Paris en charge de l'instruction antiterroriste, Yves Jannier, qui a succédé à Jean-Louis Bruguière, est un des deux juges avec Marc Trévidic en charge de l'enquête sur l'attentat de Karachi, qui a causé la mort de 15 personnes dont 11 Français en mai 2002.

Or, il n'a pas participé à la réunion des parties civiles organisée vendredi matin par le juge Trévidic, en présence de la chef de la section antiterroriste du parquet de Paris, Anne Kostomaroff.

Trévidic dénonce le manque de moyens

"Le juge Trévidic nous a expliqué qu'Yves Jannier ne croyait pas à la thèse d'un mobile financier pour expliquer l'attentat et que par conséquent il avait décidé de ne pas travailler sur cette thèse", a déploré Magali Drouet, fille d'une des victimes de l'attentat.

"Il y a deux juges mais il y en a un dont on se demande ce qu'il fait là", a-t-elle ajouté, regrettant également l'absence du procureur de Paris, Jean-Claude Marin, alors que cet attentat "a laissé 11 veuves et 27 orphelins".

Le juge Trévidic, qui a réorienté son enquête vers un arrêt du versement de commissions sur un contrat de vente de sous-marins comme mobile de l'attentat, a par ailleurs "stigmatisé le fait qu'il était seul, qu'il manquait de moyens pour enquêter", selon un des avocats des parties civiles, Me Olivier Morice.

"Le juge a regretté l'absence de moyens donnés pour faire éclater la vérité et notamment un certain manque de coopération de la DCRI", la Direction centrale du renseignement intérieur, a ajouté l'avocat."

lien direct : http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20100618.OBS5763/karachi-l-existence-de-retrocommissions-illicites-est-confirmee-selon-un-avocat.html


Franceinter
"Parmi les éléments qui avaient réorientée l’enquête du juge Trévidic sur l’attentat de Karachi : un rapport baptisé « Nautilus », rédigé pour le compte de la DCN en 2002, mais soigneusement gardé au secret, depuis, par la Direction des constructions navales (rebaptisée DCNS en 2007, suite à son rapprochement avec Thalès). Ce rapport, découvert lors d’une perquisition dans le cadre d’une autre procédure judiciaire décrivait l’attentat de Karachi comme une vengeance de militaires pakistanais, avec liaison avec l’ISI (les services de renseignement pakistanais), en représailles aux non-versements de commissions dans la vente en septembre 1994 de sous-marins « Agosta » au Pakistan par la France.

Mais un autre élément -jusqu’ici resté dans l’ombre- de ce rapport « Nautilus » décrit également l’étrange action souterraine de l’Arabie Saoudite.

[...]

C'est le point numéro 2 du rapport Nautilus daté du 14 octobre 2002, 5 mois après l'attentat de Karachi.

L'ancien membre de la DST, Claude Thévenet, qui rédige ce rapport pour le compte de la Direction des constructions navales fait clairement référence à une possible intervention financière d'un prince saoudien.

« Le prince saoudien Sultan bin Khaliffa a effectué un don (ou serait sur le point de la faire) », auprès des familles de victimes de l'attentat.

« Son but, écrit l'auteur du rapport, est d'amadouer la DCN dans le cadre de l'achat de frégates furtives dont il tiendrait absolument à doter son pays. »

Même si les familles ne toucheront finalement aucun argent saoudien, cette éventualité couchée noir sur blanc interpelle la fille d'une des victimes de l'attentat, Magali Drouet...


« Pourquoi aurait-il souhaité nous indemniser si l'Arabie Saoudite n'avait pas un rôle à jouer là-dedans ? Et pourquoi l'Etat français l'aurait empêché de le faire s'il n'y avait pas un intérêt français aussi de ce côté là ? Pourquoi un pays-tiers pourrait avoir envisagé de "faire taire" les familles à coup de million ? Cela nous a fait penser, à beaucoup de parties civiles, avec ce qui s'est passé avec l'attentat du DC 10 où les familles ont été indemnisées par l'Etat libyen. On s'est posé la question de savoir si Bin Khaliffa n'était pas quelque part, entre guillemet, notre Kadhafi. »

Deux mois après le contrat pakistanais, suivi de près par Riyad (selon le rapport Nautilus, c'est l'Arabie Saoudite qui aurait « subventionné l'essentiel du contrat pakistanais »), deux mois plus tard, était signé le contrat Sawari 2 : la vente par la France de frégates à l'Arabie Saoudite, contrat beaucoup plus important : 3 milliards d'euros, contre 840 millions d'euros dans le contrat pakistanais, avec les mêmes réseaux d'intermédiaires et les mêmes soupçons de rétro-commissions.

Interrogé par la justice le 14 mai 2009 sur cette possible intervention du prince Saoudien Sultan bin Khaliffa, l'ancien directeur financier de la branche internationale de la DCN, Gérard-Philippe Menayas, s'est borné à ce seul commentaire : « Il y avait une proximité entre l'Arabie Saoudite et le Pakistan ».

Une piste à creuser dans l'attentat de Karachi."

lien direct : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/ev/fiche.php?ev_id=1352