mercredi 1 décembre 2010

[revue de presse] - [85] - [mercredi 2 décembre 2010]

Nouvelobs
Le juge Van Ruymbeke a demandé au parquet de Paris d'étendre le périmètre de son enquête sur des délits "d'entrave à la justice" et de "faux témoignage" en marge de l'attentat de Karachi en 2002 à un autre marché conclu dans les années 1990 en Arabie saoudite, appelé "Sawari II", révèle le site internet d'information Mediapart mardi 30 novembre.
Le contrat a été signé en novembre 1994 par le gouvernement dirigé par Edouard Balladur avec le royaume de Riyad.
Le juge souhaite donc être autorisé à enquêter sur d'éventuelles rétrocommissions dont Edouard Balladur aurait profité, à l'approche de l'élection présidentielle de 1995, en marge de deux juteux marchés d'armement: la vente de sous-marins au Pakistan pour l'équivalent de 826 millions d'euros (le contrat Agosta) et de frégates à l'Arabie saoudite pour près de 3 milliards d'euros (Sawari II).


Challenges
"Dominique de Villepin a été une nouvelle fois entendu mardi 30 novembre par un juge d'instruction dans l'enquête sur l'attentat de Karachi de 2002, où ont été tués onze Français qui travaillaient à la construction de sous-marins."


La bas si j'y suis, France Inter
"L’affaire Karachi expliquée à ma mère" Il y a plus faux que le faux, c’est le mélange du vrai et du faux", Paul Valéry. L’attentat, les rétrocommissions, le financement de la campagne Balladur, l’implication de Nicolas Sarkozy, les enquêtes et théories successives... vous saurez tout sur l’affaire Karachi. Suite du reportage de François Ruffin 
lien direct pour écouter l'émission :  http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2049

Laurence De Charette, Le Figaro
"Plusieurs pièces montrent que, en 1994, le ministère du Budget, alors dirigé par l'actuel chef de l'État, s'est déclaré hostile à la vente des sous-marins Agosta au Pakistan - cette vente sur laquelle serait venu se greffer in extremis un système de rétrocommissions possiblement destiné, ont déclaré plusieurs témoins, à alimenter les circuits d'Édouard Balladur. Le compte rendu d'une réunion ministérielle tenue le 29 juin 1994, classé secret défense, témoigne de cette position..."


Mediapart, Fabrice Arfi
"Après le bombardement en Une d'un procès-verbal tronqué en plein incendie Bettencourt, Le Figaro, quotidien dont la direction a toujours su montrer sa vigoureuse indépendance à l'égard du pouvoir en place, récidive. Mais cette fois-ci dans l'affaire Karachi.
Le journal de l'avionneur Serge Dassault, par ailleurs sénateur UMP, annonce ce mercredi 1er décembre avoir mis la main sur de précieux documents "secret défense" qui sont censés exonérer Nicolas Sarkozy dans une vente d'armes franco-pakistanaise au cœur du volet politico-financier de l'affaire
Le titre est sans ambiguïté: «A Bercy, Sarkozy s'est opposé aux contrats avec Karachi». Admirable, mais inexact. 
Que dit vraiment ce document, qui est un compte-rendu d'une réunion interministérielle de juin 1994? Que le ministère du budget, dirigé entre 1993 et 1995 par M. Sarkozy sous le gouvernement Balladur, a notamment émis «des réserves sur l’augmentation du coût liée au transfert de technologies» dans le cadre de la vente de trois sous-marins Agosta au Pakistan.
Pour appuyer sa démonstration, le journal cite, comme l'a déjà fait Libération la semaine dernière, le témoignage d'une ancienne fonctionnaire de Bercy devant la mission parlementaire, selon laquelle: «Sur un plan technique, la Direction du budget a toujours été opposée au contrat de vente de sous-marins au Pakistan. Nous étions en effet inquiets de la situation financière de ce pays.»
Le Figaro oublie seulement de dire que le nom de Nicolas Sarkozy n'est pas mentionné à une seule reprise dans le document qu'il révèle et, par la même, feint de ne pas faire de différence entre les services d'un ministère, qui étaient en effet contre ce contrat catastrophique d'un point de vue industriel et financier, et le ministre lui-même. Entre l'administratif et le politique. Une broutille...
L'analogie faite par le quotidien est d'autant plus vertigineuse que le chef de l'Etat, interrogé à Lisbonne sur l'affaire, a assuré qu'il ne s'était occupé «ni de près ni de loin» du contrat Agosta quand il était à Bercy. Faudrait savoir. Il ne s'en est pas occupé ou il était contre ? 
Mais il y a mieux. Comme Mediapart l'a déjà raconté, Nicolas Sarkozy a, avec le ministre de la défense de l'époque, François Léotard, engagé la garantie de l'Etat sur le contrat — il s'agit d'une sorte de caution d'Etat en cas de défaillance financière liée à l'exécution du marché. ..."