lundi 22 novembre 2010

[revue de presse] - [78] - [lundi 22 novembre 2010]

Deux records sont atteints ce week-end : pour les connexions au site et pour le nombre d'articles publiés sur l'affaire Karachi:



1 / VILLEPIN REVIENT SUR SES DÉCLARATIONS

"AUCUN LIEN" ENTRE ARRÊT DES COMMISSIONS ET ATTENTAT SELON VILLEPIN
Le Parisien
"Dominique de Villepin a affirmé dimanche soir sur TV5Monde qu'"à (sa) connaissance, il n'y avait "aucun lien" entre l'arrêt à partir de 1995 du versement de commissions dans le cadre d'un contrat d'armement avec le Pakistan et l'attentat de Karachi en 2002.
"A ma connaissance, il n'y a aucun lien. Nous sommes dans un cas en 1995, nous sommes dans l'autre cas en 2002, ce n'est pas le même gouvernement pakistanais, ce ne sont pas les mêmes circonstances au Pakistan", a déclaré Dominique de Villepin.

"Ce qui a été arrêté dans le contrat pakistanais, ce ne sont pas les commissions qui étaient dues légalement à des intermédiaires pakistanais" et "le président de la République a choisi d'arrêter les commissions dues à des intermédiaires non pakistanais, a précisé Dominique de Villepin à propos de la décision d'arrêter des versements.
lien direct : http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/karachi-aucun-lien-entre-attentat-et-arret-des-commissions-selon-villepin-21-11-2010-1159694.php




2 / LES FAMILLES VEULENT FAIRE TÉMOIGNER ALAIN JUPPE


Le parisien
"Des familles des victimes de l'attentat de Karachi en 2002 comptent demander ce lundi l'audition comme témoin du ministre de la Défense Alain Juppé, qui a affirmé dimanche ne pas avoir souvenir de rétrocommissions vers la France dans un contrat d'armement avec le Pakistan.

Après avoir tour à tour mis en cause ces derniers jours le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, son prédécesseur Jacques Chirac, et Dominique de Villepin, ces familles attendent du maire de Bordeaux qu'il dise au juge Renaud Van Ruymbeke ce qu'il sait de l'interruption de commissions sur certains contrats d'armements décidée en 1995 par Jacques Chirac.
[...]
Elles n'ont en effet pas été convaincues par les déclarations d'Alain Juppé qui a assuré dimanche qu'il n'avait pas lui-même entendu parler de «rétrocommissions» quand il était Premier ministre, sur des contrats de ventes d'armes au Pakistan. Il a bien confirmé qu'à son arrivée à Matignon en 1995, Jacques Chirac lui avait dit qu'il avait «donné instruction au ministre de la Défense (Charles Millon, ndlr) de suspendre le versement de certaines commissions liées à des ventes d'armes», parce que tout ça n'était «pas clair».


France info
"...La première demande du juge Marc Trévidic date du 5 mai 2010.




A ce jour, il n’a obtenu aucune réponse. Et la commission consultative chargée de se prononcer sur la déclassification n’a toujours pas été saisie, alors que le "délai habituel est de deux mois", précise-t-on de source judiciaire.
Ce matin, le juge Trévidic, qui enquête sur l’attentat, a donc écrit au nouveau ministre de la Défense, Alain Juppé, pour réitérer sa demande.
Dans cette lettre, le juge rappelle qu’il n’a pas obtenu les documents classés "secret défense" qu’il réclame depuis de nombreux mois : des résultats d’enquêtes administratives sur le versement des commissions, et un rapport de Dominique Castellan, un dirigeant de la DCN, sur l’arrêt du versement des commissions..."


Autres articles :




3 / MICHEL MAZENS NUANCE

POUR MICHEL MAZENS L'ATTENTAT N'EST PAS LIE AUX RETROCOMMISSIONS
Le Monde.fr
"L'ex-cadre supérieur de l'armement Michel Mazens, témoin-clé dans l'affaire de Karachi, admet l'arrêt des rétrocommissions mais selon lui, elles sont sans lien avec l'attentat de 2002. Interrogé par Libération, l'ancien président de la Société française d'exportation de systèmes avancés (Sofresa) estime qu'il y a eu une "exagération" et une "sur-interprétation" de ses propos.

"L'attentat s'est déroulé longtemps après cet épisode. A mon sens, il n'y a pas de lien entre les deux. Je n'ai jamais reçu la moindre information qui m'aurais permis de le penser", déclare M. Mazens au cours de l'interview. "Sa mise au point diminue le bien-fondé d'une plainte visant Jacques Chirac, un peu vite accusé d'avoir, en stoppant les rétrocommissions, entraîné l'attentat sept ans plus tard", réagit Libération.
[...]
Vendredi, Mediapart dévoilait les déclarations de Michel Mazens, la veille, devant le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke. Selon le site d'information, M. Mazens avait été chargé en 1995 d'interrompre le versement de commissions sur le contrat Sawari II de vente de frégates à l'Arabie saoudite. En avertissant Dominique Castellan, ex-président de DCNI – la branche internationale et export de la DCN (Direction des constructions navales) –, que les commissions promises en marge d'un contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994 ne seraient pas versées, ce dernier lui aurait fait part des risques encourus par le personnel de la DCN : "Un soir, je suis ainsi allé voir M. Castellan dans son bureau pour lui faire part de la directive de M. de Villepin. Il a réagi en disant que pour lui c'était compliqué, car c'était faire courir des risques au personnel."

Mais Libération souligne que le magistrat ne lui a pas demandé de préciser ces "risques". Le quotidien va encore plus loin en affirmant que les conclusions de Mediapart résultent d'une "lecture hâtive" des déclarations de Michel Mazens. "On m'a déjà fait dire beaucoup de choses (...) mais là ça me semble un peu léger comme conclusion", affirme d'ailleurs ce dernier dans Libération. "J'ai senti Dominique Castellan soucieux, dit-il, mais pas au point de craindre un acte criminel, ça ne se situait pas sur ce plan-là."
lien direct : http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/11/22/karachi-pour-michel-mazens-l-attentat-n-est-pas-lie-aux-retrocommissions_1443132_823448.html

Autre article :
LA MISE AU POINT D'UN TEMOIN CLE, Le Figaro

4 / LES MENSONGES DE SARKOZY

L'AVOCAT DES FAMILLES DEMANDE A SARKOZY D’ARRÊTER DE MENTIR
RMC, Jean-Jacques Bourdin
"Invité de Bourdin Direct ce lundi, l’avocat des familles de victimes de l’attentat de Karachi, Me Olivier Morice, demande à Nicolas Sarkozy d’ « arrêter de mentir ». Il lui reproche d’être passé d’une « posture de fable » à une « posture de bon plaisir » et lui demande de transmettre des documents, selon lui, indispensables à l’enquête...."

lien direct : http://www.rmc.fr/editorial/135947/karachi-l-avocat-des-familles-demande-a-sarkozy-d-arreter-de-mentir/


KARACHI LES DOCUMENT QUI DESIGNENT SARKOZY
Mediapart, Fabrice Arfi, Fabrice Lhomme
"L'Elysée a beau affirmer que l'affaire de Karachi «ne concerne en rien» Nicolas Sarkozy, les éléments contenus dans le dossier judiciaire démontrent le contraire. Plusieurs documents impliquent directement le chef de l'Etat dans ce dossier de corruption qui ébranle sa présidence. Mediapart les publie..."

lien direct : http://www.mediapart.fr/journal/international/211110/karachi-les-documents-de-lenquete-qui-designent-sarkozy



Le blog finance
"...Dans un rapport de synthèse établi par la police luxembourgeoise, les enquêteurs - agissant dans le cadre d'une commission rogatoire internationale délivrée par deux juges parisiens - estiment que plus de 76 millions d'euros ont transité entre 1994 et 2004 entre DCN International, émanation de l'entreprise d'Etat DCN (aujourd'hui DCNS), et Heine SA.

Créée en 1994 au Luxembourg, avec l'aval de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget d'Edouard Balladur, cette société était utilisée par DCNI en vue notamment de régler des commissions à des intermédiaires dans le cadre de ventes d'armes à l'étranger. Parmi eux : l'homme d'affaires d'origine libanaise Ziad Takieddine, soupçonné d'être impliqué dans la vente de sous-marins Agosta par la France au Pakistan en 1994.

Les enquêteurs - luxembourgeois - estiment que "le bénéficiaire économique de ces deux sociétés est l'Etat français", ajoutant qu'après avoir transité par le Luxembourg, les sommes de 76 millions d'euros ont pris le chemin de comptes offshore, notamment à l'Ile de Man.

Vu les montants en jeu, le rapport exclut que cet argent ait pu rémunérer des services de consultants.

"Il ne s'agissait de rien d'autre que de corruption par l'intermédiaire d'une société luxembourgeoise faisant écran, de la part d'une entreprise française, DCNI, vers les pays où elle convoitait les marchés", peut-on lire dans le rapport. ..." 


5 / BERNARD CAZENEUVE (PS) CHEZ JEAN-PIERRE ELKABACH
Europe1

Devant cette abondance de rebondissements et de dénégations, un avertissement d'Arret sur Images :

6 / UNE MISE AU POINT D'ARRET SUR IMAGES

ASI, Daniel Schneidermann
"...Vertiges du lecteur, et trembement de la vérité. Il y a deux manières d'étouffer un scandale : l'indifférence, et le tapage. Devant la gravité potentielle de l'enquête sur l'attentat de Karachi, dès lors que la Justice y subodorait un lien avec le financement de la campagne de Balladur en 1995, nous avons ouvert dès juin 2009 un dossier, sur le site. A l'époque, de terrifiantes allégations tombaient dans le trou noir de l'indifférence des jités de 20 Heures, qui regardaient ailleurs. Le scandale de Karachi est aujourd'hui tout aussi potentiellement grave, et même davantage, le faisceau de soupçons autour de l'existence de rétrocommissions ne cessant de se resserrer. Simplement, ce n'est plus l'indifférence qui le menace, mais le tapage."


7 / LES ANALYSES SUR LES BLOGS :

KARACHI, FIN DE PARTIE POUR SARKOZY
Le blog de Superno
"Je sais, il est prématuré de s’emballer ainsi, mais les derniers développements du Karachigate font naître un espoir fou : qu’il se casse, à la fin, sans attendre la boucherie de 2012, ce nain maléfique : sous les huées, les œufs et les tomates pourries !

Tout le monde n’est pas abonné à Mediapart, mais ce journal d’informations en ligne est un véritable bol d’air dans un paysage médiatique convenu, et dont la complaisance avec Sarkozy avait atteint des altitudes indécentes jusqu’à récemment encore.

L’affaire Woerth-Bettencourt, dont la publication par Médiapart des fameux enregistrements du majordome a révélé à la France entière dans quel monde parallèle nos dirigeants se vautraient, a été un détonateur salutaire. Le Karachigate est une affaire nettement antérieure, mais dont le “secret défense” se lézarde depuis quelques jours à vitesse accélérée.

Et ce n’est sans doute qu’un début : les égouts de la ripoublique vont sans doute déverser à grands jets fétides un torrent de fange dont les héros sont encore et toujours les mêmes (les noms de Chirac, Balladur, Pasqua, Villepin, Juppé, Léotard et donc Sarkozy sont encore cités), les malfrats qui depuis deux décennies ont mis la France en coupe réglée. Les mêmes qui font mine de s’insurger quand des politiciens prennent les habits de chevalier blanc et dénoncent la pourriture infecte de nos dirigeants. Beurk, des “populistes” !

Le Karachigate peut se résumer simplement. La France, et plus exactement la clique de politiciens et de marchands de canons qui ont le vrai pouvoir, a vendu des sous-marins de guerre au Pakistan pour la coquette somme de 5.4 milliards de francs (environ 820 millions d’euros). Dans un système où le PIB justifie tout, tout le monde semble admettre que ce soit normal. Glissons. Au passage, le montant du contrat a été sous-évalué, occasionnant selon la Cour des Comptes une perte de 76 millions d’euros pour la DCN, et donc pour nous autres contribuables.

Pour pouvoir réaliser cette vente, la France (c’est-à-dire vous, moi, les contribuables) a dû payer une “commission” (en français correct des “pots de vin”) à des parasites intermédiaires véreux, ce genre d’individus infects qui vivent grassement de la mort des autres.

Ces commissions ont représenté environ 10% du contrat, soit plus de 80 millions de francs. Sur ces 10%, 4 seraient tombés dans la poche d’intermédiaires ajoutés par Donnedieu de Vabres, proche de Léotard, ministre de la défense de Balladur. Balladur, jadis surnommé “couille molle”, dont on découvre 15 ans plus tard quel nuisible profiteur cynique et suffisant il fut. On pensait qu’il s’était contenté de bénéficier indument d’un chalet de fonction sur les fonds (publics) de la Société du Tunnel du Mont Blanc, ou de se faire prendre en stop par la cousine de Georges Tron pour “faire peuple” (il en aurait fallu considérablement plus !), on le découvre aujourd’hui en chef mafieux entouré de flingueurs prêts à tout..."
suite : http://www.superno.com/blog/2010/11/karachi-fin-de-partie-pour-sarkozy/

Autres articles :
- SONT-ILS INTOUCHABLES ?, Une autre vie
- POURQUOI SONT-ILS TOUS PRUDENTS ?, Sarkofrance
- KARACHI, MENSONGES A TOUS LES ETAGES, Yann Savidan
- MONSIEUR LE PRESIDENT, LES DOCUMENTS NOUS LES VOULONS LUNDI MATIN, Richard Trois, Le post


Pour la déconne, un laquais à l'oeuvre sur RTL :