jeudi 25 novembre 2010

[revue de presse] - [81] - [jeudi 25 novembre 2010]

BFM TV / 25.11.2010

BFM TV

Autre article : 


Le Monde.fr
"...Contrairement à ce que croyaient nombre de gens sur ces bases, reprises dans certains articles de presse, Nicolas Sarkozy n'a jamais été officiellement ni directeur ni trésorier de la campagne d'Edouard Balladur. Son titre officiel, qu'on retrouve dans les archives de la presse de l'époque, dont Le Monde, était bel et bien celui de porte-parole (voir par exemple cet article des Echos du 28 mars 1995). Le directeur de la campagne d'Edouard Balladur était Nicolas Bazire, son autre homme de confiance, qui gérait son cabinet à Matignon, finalement préféré à Nicolas Sarkozy. Quant au trésorier de la campagne, il s'est exprimé sur le site Mediapart : il s'agit de René Galy-Dejean, longtemps député et maire du 15ème arrondissement à Paris.
[...]
Nicolas Sarkozy était-il pour autant privé de toute influence, comme il a tenté de l'expliquer aux journalistes, vendredi 19 novembre ? Pas sûr. D'une part, il jouait un rôle d'homme de confiance auprès d'Edouard Balladur. Après son ralliement au camp du premier ministre, celui-ci n'a eu de cesse de lui confier missions et tâches : ministre du budget, il obtient le porte-parolat du gouvernement et, lorsqu'Alain Carignon est mis en examen en 1994, il récupère son portefeuille de ministre de la communication.
Les "deux Nicolas", Bazire et Sarkozy, comme les baptisera la journaliste Ghislaine Ottenheimer dans un livre (Les Deux Nicolas, la machine Balladur chez Plon), jouent un rôle prépondérant auprès du premier ministre. Omniprésents, ils arbitrent, décident, cornaquent les autres membres du gouvernement... Un article de L'Expansion de 1994 reprend la formule d'Ottenheimer, les présentant comme "les deux gamins les plus puissants de France". La journaliste s'interroge :  "Pourquoi [Edouard Balladur] en a-t-il fait ses deux conseillers exclusifs ? Car ils sont sa machine de guerre pour conquérir l'Elysée". Et précise: "Sarkozy a pris le rôle du propagandiste et Bazire celui du machiniste."..."


France Inter


"...« Il n’y avait pas de menace particulière » soutient le responsable de la DCN en poste à Karachi, à l’époque, Gérard Clermont. Une version aujourd’hui démentie par l’ancien chef d’antenne à Karachi pour le compte du Service de coopération technique internationale de police (SCTIP), de 2001 à 2003, Mustapha Laraich, qui, à l’époque, avait alerté sur des « projets d’attentats ». Ce policier révèle également au micro de France Inter que, selon ses sources pakistanaises, les salariés de la DCN auraient été « suivis » et donc « ciblés » trois semaines avant l’attentat. Les notes internes de la DCN que nous avons pu consulter permettent de retracer le fil des alertes depuis le 11 septembre 2001 jusqu’à l’attentat de Karachi. Des notes qui font apparaître une menace bien réelle…
[...]
Ce chef d’antenne pour le Service de coopération technique internationale de police (SCTIP), de janvier 2001 à juillet 2004, réputé pour son savoir-faire et sa bonne connaissance du terrain, est alerté par deux importantes sources pakistanaises de l’imminence de « projets d’attentats » contre « des occidentaux ».
Face à ces informations qu’il juge importantes vis-à-vis de la sécurité des Français encore présents sur place après les attentats du 11 septembre 2001, et notamment le personnel de la DCN (Mustapha Laraich hébergera même à son domicile, après le 11 septembre, l’un des organisateurs de la logistique de DCN), le policier rédige immédiatement une note, datée du 16 avril 2002, qu’il transmet à son autorité de tutelle, le Ministère de l’Intérieur, à Paris.
Quelques jours plus tard, lors d’une réunion de sécurité au Consulat de Karachi, Mustapha Laraich expose ses craintes, et développe le contenu de sa note, en présence de représentants de DCN et de la DGSE, les services secrets français.
Ecoutez le témoignage de Mustapha Laraich. (4’15)
LePost.fr 24/11/2010
Bonus track: "Il existe une liste des rétrocommissions puisqu’on la protège par le secret-défense. Si elle n’existait pas on n’aurait pas besoin de la protéger ". Les rétrocommissions sont  un scandale , qui  n’ont rien à voir avec le secret défense.

VGE SUR RMC :



Le Monde.fr
"Le député PCF du Nord Jean-Jacques Candelier s'est dit prêt à remettre à la justice les procès-verbaux de la mission d'enquête parlementaire sur l'attentat de Karachi, dont il a été membre, dans une lettre à l'un des juges chargés du dossier, rendue publique jeudi 25 novembre.
"Je suis informé de votre volonté d'accéder au verbatim de la mission d'information sur 'les circonstances entourant l'attentat du 8 mai 2002 à Karachi', mission dont j'ai été membre", écrit le député dans un courrier daté de mercredi au juge d'instruction antiterroriste Marc Trévidic, chargé de l'attentat à Karachi, qui a fait quatorze morts, dont onze Français. Rappelant que le magistrat est soumis au secret de l'instruction, il l'informe se tenir à son "entière disposition" pour lui "communiquer les différents PV" de la mission en sa possession...."


Guillaume Dasquié, Liberation
"...
Au nom de l’industrie de l’armement, un haut fonctionnaire de l’Etat Français a conclu, le 24 janvier 2009, un accord avec Jean-Marie Boivin, le financier qui coordonnait le versement de commissions occultes dans le cadre de ventes d’armes, notamment celle des sous-marins au Pakistan. Ledit accord prévoit de le dédommager à hauteur de 8 millions d’euros, comme nous l’évoquions ces dernières semaines. Au large de l’Irlande et de l’Angleterre, se sont ainsi achevées les curieuses tractations engagées dès 2006 entre Jean-Marie Boivin, gérant de la société offshore Heine, et divers ministres en exercice - dont Michèle Alliot-Marie, Thierry Breton ou Nicolas Sarkozy.
Ile de Man. Hier, Libération a obtenu auprès du greffe de la Haute Cour de l’île de Man (Royaume-Uni) la copie certifiée conforme d’un jugement qui atteste de l’existence de cet accord - une pièce qui n’est pas, à ce jour, versée au dossier de Renaud Van Ruymbeke.
La décision de justice de l’île de Man donne force de loi à un contrat du 24 janvier 2009 entre des sociétés privées et un officiel envoyé par Paris. Il stipule qu’«un haut fonctionnaire du gouvernement français», représentant les sociétés d’armement «DCN International SA, DCNS SA et Thales SA», a conclu une transaction au terme de laquelle il accepte de payer une «note d’honoraires émise par M.Boivin», dont «le montant est de 8 millions d’euros». Et elle justifie ces émoluments par les bons offices de Jean-Marie Boivin qui «ont été assurés à travers la Société de développement international Heine SA»...."


Le Monde.fr, Raphaelle Bacqué et Pascale Robert Diard
"Le Monde de jeudi 25 novembre (daté 26 novembre) relate, par le menu, les débats qui ont déchiré le Conseil constitutionnel, en octobre 1995, à l'occasion de l'examen des comptes de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur.


Président du Conseil constitutionnel à l'époque, Roland Dumas, qui déclare aujourd'hui au Monde être favorable à la publication des procès-verbaux de la séance, actuellement couverts par le secret de la délibération, a pesé de tout son poids lors du vote final. C'est lui qui a donc emporté la décision.
Les comptes de M. Balladur comportaient pourtant une anomalie : le versement suspect de 10,25 millions de francs (1,56 million d'euros), en espèces. Cet argent pourrait provenir de rétrocommissions, selon une hypothèse privilégiée dans l'enquête menée par le juge Renaud Van Ruymbeke sur la vente de sous-marins au Pakistan, en 1994.
Selon les informations du Monde, dès l'ouverture des débats au Conseil, M. Dumas met en garde ses collègues. Les comptes de Jacques Chirac, leur rappelle-t-il, présentent, eux aussi, des recettes injustifiées et une sous-estimation des dépenses. Et il insiste : si on annule les comptes de l'ancien premier ministre, il faudra aussi annuler ceux du président élu.
Il observe que les dépassements chez celui-ci sont "beaucoup plus sérieux". "Peut-on prendre le risque d'annuler l'élection présidentielle et de s'opposer, nous, Conseil constitutionnel, à des millions d'électeurs et ainsi remettre en cause la démocratie ?", fait-il valoir.
Maurice Faure, éphémère ministre de la justice de François Mitterrand en 1981, rechigne pourtant. "Je n'accepte pas cette solution", dit-il. Il est l'un des seuls à s'émouvoir publiquement. Les rapporteurs, eux, continuent de batailler. A quoi donc ont servi leurs investigations si c'est pour capituler ?
M. Dumas décide alors de suspendre la séance. Il demande aux rapporteurs de revoir leur copie et de modifier les modes de calcul qu'ils ont retenus. Les comptes de campagne d'Edouard Balladur seront finalement validés après cinq jours de débats houleux, malgré l'avis négatif des rapporteurs.

Le telegramme
Nouvelle pièce pour le volet attentat de l'affaire Karachi: selon un ancien policier en poste à Karachi à l'époque, et DCN et les autorités avaient été prévenues d'un risque d'attentat contre les salariés du groupe. Elles n'auraient eu aucune réaction.
«Il y avait des projets d'attentat contre des Occidentaux. C'était des informations obtenues auprès de terroristes (...). Mais après le 11septembre, il y avait très peu d'Occidentaux en dehors des gens de la DCN», a indiqué hier sur France Inter Mustapha Lahrech, à l'époque chef d'antenne à Karachi pour le service de coopération technique internationale de police. Alerté, il en aurait alors averti sa hiérarchie, et aurait répété ses craintes lors d'une réunion de sécurité au consulat de France en présence de représentants de DCN. Sans que des mesures particulières soient prises, accuse-t-il. Les salariés, selon ce policier, «ont été filochés pendant 21jours pour savoir où ils allaient, comment ils allaient, leur parcours...». Jusqu'à ce 8mai 2002, où l'attentat coûte la vie à 15 personnes, dont onze Français. 


Le Dauphine
"..Je pense que Sandrine et moi-même avions à la fois l’envie et le besoin de raconter notre histoire, nous avons donc attendu de “ressentir” les choses, d’être intimement persuadées que le moment était venu. Ce livre est avant tout un témoignage en hommage à nos pères et aux autres personnes décédées lors de cet attentat, permettant de garder une trace écrite de cette histoire afin qu’ils ne soient pas enterrés une seconde fois. L’ouvrage est également pour nous l’occasion de raconter, à qui voudra le lire, la façon dont l’État a géré la crise sur le plan humain (en ce qui nous concerne, le terme “inhumain” serait très certainement plus juste), afin que chacun puisse prendre conscience que nous ne sommes pas des privilégiées. Karachi c’est une affaire d’État certes, mais c’est avant tout une histoire d’hommes et de femmes qui se battent pour que la vérité puisse faire surface. Le livre est aussi une façon de “démocratiser” l’affaire, en expliquant ce dossier complexe avec des mots simples, des mots de victimes et non de journalistes ou d’hommes de loi...."


Charente Libre
"Odette Delavie, la mère de Jean-Pierre Delavie, le salarié de la DCN Ruelle décédé dans l'attentat de Karachi en 2002, habite toujours en Charente. «Je vais souvent chez ma fille, à Paris. Mais je demeure toujours à Garat», précise-t-elle.
Elle vit très mal les derniers rebondissements et la polémique sur l'attentat de Karachi. «Pour moi, c'est dur, très dur», dit cette mère qui a perdu son fils. Elle assure: «Si mon mari est mort cet été, c'est à cause de ça.» Mort de ne pas savoir, d'avoir l'impression de se battre «contre quelque chose de beaucoup trop gros». «On se bat contre le gouvernement et nous, on est des petits. Le pot de terre n'a jamais brisé le pot de fer.» Elle en est convaincue: «On ne saura jamais.»
Avec son mari, Odette Delavie faisait partie de l'association «SOS Attentat». «En juin, mon mari a reçu un courrier de SOS Attentat. Il l'a lu et m'a dit "ça ne sert à rien. On ne saura jamais"», dit-elle. Son époux décédait quelques semaines plus tard, miné par cette affaire qui a emporté son fils, âgé de 34 ans en 2002. «Aujourd'hui, je fais comme l'a dit mon mari. Je laisse tomber. Qu'est-ce que je peux faire? Je lis, j'écoute ce qui se dit à la télé, ça me fait mal. Mais que puis-je faire?»